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L'omniscience de Valstik
Qu'on se le dise entre nous, Valstik n'était pas un devin comme aurait pu prétendre le nom du casque qu'il chérissait tant. Il était ce qu'on pouvait appeler un homme - le terme cyborg conviendrait mieux - clairvoyant, qui saisissait sa place dans la société, un cyborg qui, il se l'imaginait, était l'un des rares à se poser comme questions, tous les jours: Qui suis-je? Où vais-je? Mais surtout la plus importante pour ses activités:
Qu'est-ce que j'instille?
Cela il le savait par coeur car il se connaissait mieux que personne et, de ce fait, cela lui permettait de créer un contrôle sur tous ceux qui l'approchait. Il triait les gens dans plusieurs catégories.
Il y avait ceux qui craignait sa folie destructrice - il mit longtemps à conclure si il était vraiment fou, froid et psychotique ou si il ne l'était pas - ses ambitions, sa force ''surnaturelle'' qu'il puisait dans tout le silicium qui l'animait, le faisait apparaître aux yeux de ces gens comme un cyborg qu'il valait mieux éviter ou au contraire affronter.
Deux possibilités seulement pour ces gens là. Eviter quelqu'un ne signifiait, pour Valstik, pas forcément l'ignorer. On pouvait éviter quelqu'un en lui souriant poliment, en se comportant normalement, comme si sa présence, sa réputation, laissaient indifférentes alors qu'elles imposaient, d'elles-mêmes, une prudence calculée où, bien que parfois lancée de manière non-chalante, chaque phrase semblait compter, avait pour rôle d'éviter le courroux du froid et inquiétant cyborg.
L'affrontement ne se résumait pas à tirer son katana et s'opposer par la violence, bien que nombre de personnes espèrent voir la tête de Valstik pourrir au bout d'une pique, fichée sur leur cheminée artificielle - il sentait, lorsqu'il avait à faire avec ce genre d'individus qui pensaient ainsi, que son propre contrôle lui échappait à cause de cette sanctification, car il s'évaluait comme un cyborg bon au combat, mais certainement pas excellent au point d'en faire sa némésis. Les simples quolibets pouvaient être un signe d'opposition, lui dire ''non'', de manière générale, était également interprété ainsi.
Parfois il fallait en tenir rigueur, de cette opposition et opposer à son tour son propre terrain, parfois il ne fallait pas en tenir rigueur, pour inspirer le sentiment aux autres individus sensibles à cela, que Valstik, au fond, n'était pas si salaud qu'on le disait.
Il considérait que sa réputation était surfaite, bien qu'il en jouait. Il surprenait parfois des actes auxquels il n'avait jamais participé ou crée lui être prêté, il connaissait bien ces gens-là, il savait qu'il était difficile de leur faire changer d'avis sur certaines questions, questions en rapport avec sa propre réputation, mais ces personnes étaient enclines à l'écouter parler de sa réputation, de ses faits, mais surtout de les accepter et de les colporter lorsqu'il en émettait de nouveaux.
Rien n'était plus simple pour lui de manipuler ceux de cette catégorie. Ils se transformaient en pions, malgré eux, sur un échiquier que Valstik croyait connaître par coeur, un échiquier peu conventionnel où jamais les cases n'étaient carrées, mais déformées, à l'image de ses souvenirs de sa vie d'avant.
Peu de gens le savaient, mais Valstik était un homme à femmes, mais ses goûts étaient à l'image de son humour: particuliers. Leur physique n'avait rien de transcendantal, bien au contraire, il aimait les défauts, les imperfections, les comportements originaux, le paraître qui n'avait rien de mensonger. Ce qu'il préférait par dessus tout c'était leur regard, car le sien, son propre regard, était d'un marron banal, comme si il avait toujours vécu loin de tout, du manque, mais aussi de l'opulence, de l'ambition, du sang, de sa propre vie en somme. Ses yeux paraissaient étrangers à lui-même, car il ne voyait pas avec eux, au sens philosophique du terme, mais au travers de ses lunettes cybernétiques noires, qui intriguaient les curieux, mais surtout les femmes.
La majorité des femmes il s'en fichait, elle n'était que de la viande, pas assez anorexique, pas assez ronde, trop de poitrine, pas de nez mutin, ni de sourire fragile, alors il les baisait, sans plus. Il avait conscience qu'il incarnait, chez certaines femmes, un étrange fantasme qu'il n'arrivait pas à définir au delà du dicton: ''Jouer avec un flingue plasma très mal entretenu'' - une vieille variante parlait du feu, mais Valstik méprisait le feu.
Il profitait de cela et parfois il se soulageait, parfois il en ajoutait une dans ses maîtresses, brisant ainsi la morale bisounoursiatique qui imposait, comme code moral, la monogamie.
Quelques anciens amis, anciens collègues et anciennes connaissances se souviennent du ''Valstik d'avant''. Il les contrôlait en leur rappelant leur passé commun, leurs éventuels faits d'armes et, occasionnellement, il les aidaient d'une manière dont ils ne pouvaient s'attendre, il les surprenait en leur laissant, volontairement, miroiter qu'un jour, peut-être qu'un beau jour, il redeviendrait comme avant. Bien que le cyborg en avait envie, il savait que c'était impossible et préférait sa condition sociale actuelle: celle d'un cervelet du crime.
Les derniers étaient les admirateurs, ceux qui voulaient marcher avec lui et qui en faisait parfois trop. Cette fougue de la jeunesse, la ''relève'', était bien l'une des rares choses qui faisait chavirer son coeur. Il se considérait comme le Délégué Impérial du CIPE des cas sociaux, des petites frappes, des ambitieux, des voleurs, des arnaqueurs et des menteurs, mais il se méfiait par dessus tout des profiteurs.
L'omniscience de Valstik a été abordée, mais inutile de réfléchir, inutile d'essayer de retourner cela contre lui, tout n'a pas été dit pour votre plus grand malheur, mais nous ne vous laisserons pas cogiter plus longtemps, par simple plaisir sadique, car vous graverez cette phrase au plus profond de votre mémoire avant la fin de cet article:
Valstik a tout prévu, y compris que vous ayez prévu qu'il a tout prévu.
Ne donnez pas l'impression de vous cacher, de lui mentir, de lui jouer un tour, car cela pourrait se retourner contre vous.
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Caractéristiques techniques
28 Août 2012
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◊ Commentaires
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Zartam (851☆) Le 28 Août 2012
Quel sacripon ce Valstik !