EDC de 11441

"C'est qui l'con qui joue d'l'Agri dans ma tête...". Silence grimaça, les yeux toujours clos quand il émergea dans un relent de sang et de gerbe, une douleur lancinante dans toute la mâchoire. Il porta tout naturellement une main à sa gueule, s'attendant à sentir ses griffes gratter son épaisse fourrure. Mais il ne sentit que le contact froid du métal sur sa peau. "Uh?. Se redressant immédiatement, alerté par l'étrangeté de la sensation, il ouvrit les yeux pour se découvrir complètement nu dans sa chambre en vrac, collant de sang séché et ayant concrètement redécoré l'endroit à coup de flaques de vomi. Ses belles griffes hybrides avaient disparues, remplacées par une paire de Wolfers, fixés sur chacune de ses mains.

Fourrure, crocs acérés et odorat surpuissant s'étaient envolés eux aussi.. "Putain, mais c'est quoi encore c'bordel...". Il se débarrassa rapidement des lames artificielles, presque dégouté par leur non-appartenance à son corps. Puis la douleur vive dans sa bouche le poussa à y fourrer ses doigts humains. Il avait bien 5 dents cassées, d'autres fendues. Quelque chose craqua quand il posa un pied au sol dans une flaque de vomi. Un os, ou ce qu'il en restait. "Oh fait ch...! La Naine!. Le souvenir était encore frais, imprimé comme un acte d'une sauvagerie extrême, ne le révulsant toutefois pas tant qu'il l'aurait cru. Il se revoyait dans la rue, avec deux autre personnes, entrain de 'festoyer' avec une jambe de Naine. "Non, pas Naine... Une Elfe!". Un Gnoll l'aurait digéré sans un accroc. Sauf qu'il n'avait jamais été un Gnoll. Ce n'était pas avec ses beaux crocs qu'il avait sectionné la jambe de l'Elfe, pour la donner à "emporter" à sa pote. Lui, le Cyborg, n'avait pas supporté les os et les tendons.

Silence passa ses mains sur son visage, déjà las de cette journée. Il trouva un paquet de cigarette, lui aussi couvert de sang séché, dans son trench devenu un énorme torchon. Il en alluma une nerveusement, la première depuis des jours, la sensation retrouvée de la fumée âcre dévalant sa gorge l'apaisant quelque peu.

L'estomac encore en vrac, il fit le tour de la pièce du regard qu'il enfuma d'un soupir.

"Putain. N'est pas sortis du sable."