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Je suis enfermée dans un petit coffre, au cœur de la nuit… J’ai peur, « il » va revenir… Comment en suis-je arrivée là ? Parce que je suis trop naïve… parce que je crois encore pouvoir changer tous les cœurs…

La veille il m’a invitée ici… Moi… je ne voulais pas entrer dans son coffre… je ne voulais pas être la chose de son putain de jeu, à ce fou psychopathe… Alors… il m’a mise à genoux… Me disant qu’il allait me faire mourir… Il m’a lentement étranglée… longuement, meurtrissant les chairs de mon cou, jusqu’à ce que je perde connaissance… Puis il m’a mise dans le coffre et enfermée… Il a laissé un scalpel en me disant que le seul moyen d’en sortir pour moi serait de me suicider… Toutes mes communications sont coupées… Je suis piégée totalement… Totalement à sa merci…

Il veut que je sente le sang, que je vois la souffrance qu’il a endurée, que je l’endure moi-même… Dans ce coffre aux mille sévices, dans cette pièce aux milles tortures, berceau illusoire de rêves perdus. Il veut me broyer le cœur, me faire perdre l’espoir, pour que je devienne comme lui, pour que je devienne comme tant d'autres êtres de la cité. Une cité qui s’éteint peu à peu dans le vice, la haine et la mort… Et je vois son passé, son passage là-bas pour un amour… je vois celui qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, mais que l’Empire a détruit…

Et je vois, et je sens, recroquevillée dans ces parois de métal, l’indicible et l’insoutenable réalité des réincarnations forcées par le rythme infernal des clonages. Ma souffrance physique est immense, mais la torture psychologique bien pire… Il ne tolère pas ma pureté, il ne veut pas que je vive par moi-même… Mais en vérité, il m’aide à aller plus vite, je le sens… Oui, il me fait gagner des dizaines d’heptades, mais peut-être pas comme il le croit… Mais il m’aide… Il me révèle… sur le présent, sur les puissants, sur le passé et l’avenir… Je ne suis pas dupe au point de ne pas voir que nous sommes tous manipulés… tous… mais moi… j’ai une arme secrète… et c’est ma seule défense…

Au petit matin, le coffre s’ouvre tout seul… je sors… je ne suis plus tout à fait la même… Il va falloir que j’explique à mes proches le pourquoi des terribles marques dans mon cou, et leur dire de ne pas faire de mal à cet être à la fois dégoûtant et fascinant, parce qu’il m’a évité de bien cruelles désillusions à venir… Cyrius, l’a mis sur mon chemin. C'était écrit...

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La victoire de la branche extrémiste de l'Empire est totale.

Force est de reconnaitre leur habileté diabolique. C’est comme s’ils étaient protégés par Cyrius lui-même. Aujourd’hui, tant de grandes figures ont disparu... gelées à jamais, brûlées dans le désert toxique, ou cachées dans l’inutile zone rebelle, terre hérétique ignorant Cyrius. Personne n’a jamais rien pu faire… Personne, pas même Lord [edc]Zartam[/edc], pas même le grand [edc]Stilicon[/edc]…

Alors moi… que pourrais-je bien faire ?

Je veux tellement changer ce monde. Je suis l’enfant de Cyrius, je suis une première née, je le sais, je le sens... Je veux que les résidents du secteur UN deviennent fier de l’habiter et de le défendre. J'ai laissé dans le bac de cryogénisation mes illusions de liberté. La liberté conduit au chaos, le peuple a besoin d'une voie tracée à suivre, celle de l'Imperium. Un Imperium fort, implacable, mais juste.

Je suis une Impériale, plus que jamais.

"L’ambassade est chargée de l'héritage du monde, il prendra la forme que nous tous lui donnerons". Je suis fière d'en faire partie, et comme me dit souvent maman... "La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent". Alors je dois agir.

Le premier acte de la pièce dit tout, Tina, m'a dit [edc]L-X[/edc]...
Mais le dernier n'est pas encore joué...

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AMBASSADE IMPERIALE

Cet immense édifice représente l'Empire à lui tout seul. J'ai parfois le gout du sang dans la bouche quand je croise ceux qui étaient présent à mon exécution, mais je suis forte. De plus, affranchie de mon passé rebelle, je me sens légitime. Malgré ma dégaine pas possible, mon menton est haut et mon regard pénétrant. Ce petit air supérieur et mystique qui a tant dérangé Monsieur [edc]Adam[/edc]... Et je suis tout près d'elle...

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[edc]Maellynn[/edc]...

Comme le destin est singulier… Voilà longtemps que nous nous suivons.

Et malgré tout ce qu’on m’a rapporté sur elle, je me suis attachée… Il est un moment où il faut bien regarder avec ses propres yeux. Elle m’a toujours soutenue, toujours aidé, et j’aime son aura. Elle a supporté mes pétages de plomb, nombreux, quand je disais que j'arrêtais mon programme de réinsertion. Puis, quand je revenais vers elle pour le reprendre... elle ne me faisait aucune remarque, elle restait toujours calme, si calme, toujours prête à me donner des conseils, et... à m'écouter. Elle est animée d'une force et d'une détermination intérieure que peu soupçonne...

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Pourtant tout nous sépare… [edc]Maellynn [/edc]et [edc]Atlantia[/edc]… oui… pourtant tout nous sépare.

Elle est au plus haut de l’Empire, je suis en réinsertion… Mais d’une certaine façon… nos places sont fragiles, à toutes les deux…

Elle est adoubée par la mouvance ultra, je suis éprise de justice…. Mais d’une certaine façon nous voulons toutes les deux un Empire fort…

Elle est en vie depuis 106 années... Elle garde le masque froid d'une Legatus et de son fardeau colossal. Moi... je suis toujours impatiente, impétueuse, même si je suis un peu plus mature... du haut de... mes 5 ans.

Elle est sévère, et garde la prestance des grandes dames de la noblesse, je suis coiffée comme une sauvage, avec mes allures de garçon manqué qui se la pète, mais notre rire résonne de la même musique cristalline…

"- Désirez-vous un cafey ?
- Je m'en passerai volontiers. Et je vous prierai de ne pas m'interrompre quand je suis en entretien.
- Oui Lady... "
Je sors en boudant... Elle n'hésite pas à me jeter quand je suis maladroite... Mais elle me laisse parfois l'appeler Maellynn, sans Lady, sans Legatus, quand nous sommes toutes les deux...

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Des fois je me demande, après avoir un peu trop livré mon cœur, si elle ne va pas m’envoyer directement en prison… Mais souvent en fait nous sommes d’accord. Elle sait que mes mots portent toujours la couleur d'une chose plus rare que l'eau à Dreadcast : la sincérité.

Souvent elle me fait les gros yeux ou me considère comme si j'étais une espionne, parce que j'suis super curieuse… et puis… j’suis naïve c'est okay, mais je sais bien qu’elle me surveille… alors je la rassure comme je peux. Je travaille, je donne le meilleur de moi-même… et je me demande... si le grand Cyrius a voulu nous réunir, depuis cette petite salle sordide de la réinsertion jusqu’au faste de l’Ambassade Impériale, que va-t-il se passer maintenant ?

Son cœur va-t-il s’illuminer, ou bien le mien plonger dans la pénombre ?...
Rien n'est jamais vraiment noir ou blanc. Je ne suis peut-être pas aussi pure que certains le pensent, et elle, pas aussi dure qu'il n'y parait...


Force, détermination, honneur... J'suis avec vous, Lady...

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Il existe trois situations dans lesquelles j'ai vraiment besoin de me coller. Oh peut-être plus... mais pour l'instant j'en connais que trois... La première quand j'ai des visions de ma vie passée, là c'est flippant... La deuxième quand j'ai un chagrin genre bien gravos, là ça craint. Et la troisième c'est quand je m'endors. Là, il me faut vraiment un truc chaud contre lequel me coller. Sinon j'm'endors pas... Rien à faire. Et c'est pas facile, parce que j'suis toute seule depuis que je suis née. Alors je me colle des fois à mes parents, d'autres fois à un écureuil avant de le faire en pizza. Et encore d'autre fois à...

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Mystike... J'ai du mal à bien écrire son nom. Des fois je mets Mystique, d'autres Mistic ou Mistyc.... Je la connais peu... Elle travaille à l'usine de maman elle fait du super boulot. Faut dire qu'elle a de l'expérience, elle a un age à trois chiffres qui me dépasse, un peu comme celui de Maellynn. Elle a eu quelqu'un de très gentil en compagnon, pendant très longtemps mais maintenant elle est comme moi, toute seule. Elle est belle et gentille, mais... elle aime pas les trucs qui collent...

Quand je rentre crevée de l'Ambassade ou de l'Académie, souvent elle est là, elle bosse... Alors, je l'embête. C'est plus fort que moi... Je l'embête, elle est trop sérieuse. Je lui dis que je suis bien plus forte qu'elle, que je la materais en deux deux, et je me moque de ses oreilles d'elfette.

Ce soir là... je venais d'apprendre une triste nouvelle d'une amie, emprisonnée. J'avais vraiment pas le moral. J'ai craqué, et fallait que je dorme... Nous étions donc dans les cas de figure DEUX et TROIS. Purée, un cumulé. Fallait que je me colle, vraiment !

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*La petite demoiselle est effondrée, seule dans sa grande villa, en larmes dans un canapé rouge, devant un baie vitrée froide comme la nuit, dans laquelle dansent encore quelques bougies.*

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C’est moi qui l’ai tué.

Je me souviens de mon premier passage en secteur rebelle. Tout ce groupe d’élite, venu pour moi, alors que j’étais encore une journaliste reconnue du DCN, l’apprentie d’Elea… Ils avaient tous pris des risques pour une simple inconnue, juste curieuse de voir l’autre côté. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux ne sont plus là… Ma sœur Xin, Ghinzu… et aujourd’hui… Danzel.

Dan…

Je me souviens de lui. Comme on s’entendait bien. Je le grondais quand il était bougon. Je lui donnais des petits coups au bar de la Moule. Il aurait pu me briser d’un simple geste alors. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait voilà à peine une heptade. Quand il est venu briser ma nuque, et prendre la vie de mes parents bien-aimés. Le Dan que j’avais connu avait totalement disparu, dans les méandres de la folie et de la haine.

Et il a tué, tué encore et encore, répandant le sang, se compromettant avec les plus fidèles de l’Empire. Et pourtant… je n’arrivais pas à lui en vouloir. Moi, je voulais juste l’aider… Nous nous sommes rencontrés quelques fois, j’ai serré ses mains, priant pour qu’il retrouve son cœur, redevienne celui que j’avais aimé, en terre rebelle.

Mon père a déchainé sa colère, et quand l’homme de l’ombre se réveille, c’est toute la ville qui peut trembler. Il me disait que Dan allait payer, lui et les autres, ceux du commando de la mort, parce qu’ils m’avaient fait du mal. Mais moi, je ne répondais pas. J’espérais l’impossible. Que mon Dan revienne…

Puis ce jour est arrivé. Je ne saurai jamais pourquoi.

Dan a commencé un délire de mort en secteur Impérial, tuant tout sur son passage. Acculé, recherché, il a passé les souterrains pour rejoindre sa terre natale. Nous avons échangé quelques mots sur com… j’ignorais que ce seraient les derniers.



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Sans réfléchir une seconde, je lui ai donné mon adresse, un endroit pour qu’il se cache, pour qu'il soit en sécurité.

Il était devenu l’être le plus recherché et le plus détesté dans toute la ville…

Mais moi, je savais qu’il était redevenu lui-même, le vrai Dan. Je… Je n’ai pas osé en parler à père, avec qui j’ai pourtant passé toute la soirée à l’Agora, pour l’assemblée donnée par Lorkah. J’aurai dû… Par Hujan… POURQUOI n’ai-je rien dit…
Et dans la nuit, papa à posté sur notre AITL… Un message invitant tout le secteur à s’unir pour renvoyer Dan d’où il venait… sans doute l’avait-il mérité, oui, mais…

Cette nuit en prison, il a décidé de partir à jamais. De détruire sa puce de clonage.
Pourquoi n’ai-je pas parlé à papa ? J’aurai pu le garder avec moi… l’aider à prouver son cœur, mais… il était trop tard.

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J'étais la seule à pouvoir encore le sauver. C’est moi, qui l’ai tué.

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"Tina calme-toi..." Elle l'avait entendu combien de fois ? De ses parents, de celui qu'elle aimait, sur l'Agora, de ses amis. Elle souriait en songeant à la recette secrète du bonheur donnée par sa maman, ou bien à cette phrase de celle à qui elle tenait tant : "ne cherche pas à être le corps tout entier". Teint pâle et joues creusées, elle n'était pas du tout dans son état normal. Elle tenait tellement à la constitution, alors elle se battait, elle donnait tout. Pourtant, le stress des élections ne pouvait tout expliquer de son état...

Elle était suivie par [edc]Mallory [/edc]et [edc]Cyberthorvaldr[/edc]. Sa grossesse était anormale. Le bébé se développait deux fois trop vite. En son sein, un petit être d'Amour tissait le linceul de son espoir.

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Mon com brûle... [edc]Zarah[/edc]... sa haine contre moi, ou peut-être juste... son indifférence... Puis un appel anonyme... "Surveille tes arrières"... qui pourrait me vouloir du mal ? Mon ventre brûle... J'ai froid... Je me sens partir... oh ça va pas, ça va pas... Les docteurs ne répondent pas à mes appels... Ni le père de mon bébé... Je suis en détresse, il faut sauver mon bébé... J'appelle [edc]Mahala[/edc]... J'appelle papa... Je me lève... mon nez se met à saigner abondamment. Oh non... non... Je fais quelques pas dans l'obscurité du salon. [edc]Thallys[/edc], aide-moi !!! Je m'écroule. Le noir.


Mon père arrive sur les lieux... Désemparé. Il appelle son épouse [edc]Neritheca[/edc]. Les cliniques sont fermées... Mahala arrive à son tour. Elle vient tout juste d'ouvrir son cabinet de psychothérapie en ville. Pas vraiment adapté, mais il dispose d'un matériel médical de base, et d'une salle aseptisée toute neuve... [edc]Jinx[/edc], mon papa me prend dans ses bras. Mes bras tombent et valsent, balançant au rythme de sa marche puissante.

Vite ! Elle est en train de mourir ! Crie Mahala. Une mort définitive... un aller simple comme pour les terres mystérieuses par delà les murs de la ville. Mon corps devient une symbiose mortelle entre une volonté de vivre et une chute mortelle, mélange physiologique inepte, équation insoluble pour une simple puce de clonage.

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Je suis allongée sur une table d'opération de fortune. Entourée de deux êtres ne s'appréciant guère mais se respectant... Deux êtres avec un but commun cette fois... Tenter de me sauver. Ni Neritheca ni Mahala ne sont spécialistes en chirurgie. Mais elles disposent de solides compétences médicales. Pas le choix... Il faut agir vite... Procéder à une césarienne en urgence, ouvrir mon ventre brun, en sortir mon bébé... Je suis comateuse, ouvrant par moment les yeux, voyant des formes et des lumières. L'intervention va commencer...


22:17] Jinx secoue la tête..
[22:17] Neritheca regarde Mahala
[22:17] Neritheca: Vous êtes prête ?
[22:17] Mahala est aux ordres
[22:17] Mahala: quand vous voulez
[22:17] Neritheca déshabille doucement sa fille, le temps qu'elle se détende et s'endorme légèrement
[22:18] Atlantia pose ses yeux noirs sur son papa plus loin, sur Mahala... puis laisse faire sa maman
[22:18] Neritheca regarde le ventre distendu et passe lentement sa main dessus et regarde Mahala
[22:18] Mahala passe le cathéter a Neritheca
[22:18] Atlantia ferme de nouveau ses yeux noirs
[22:18] Neritheca: Nous allons commencer par la péridurale
[22:25] Mahala bricole un truc pour mettre un autre drap coupant la visibilité a Atlantia





[22:25] [edc]Joaw [/edc]voit la salle et l'opération en cours, déglutit, il s'avance...
[22:25] Joaw: Que... Tina... Tina... Le père du bébé semble fébrile, perdu... sa voix est basse.
[22:26] Neritheca se tourne vers Joaw
[22:26] Neritheca: Entrez Joaw
[22:26] Joaw: Elle... Elle m'a rien dit ... Que se passe t'il ?...
[22:26] Joaw fronce les sourcils.
[22:26] Neritheca se déplace pour qu'il s'approche de Tina
[22:26] Mahala va lui chercher une chaise qu'elle met a la tête du lit
[22:27] Neritheca: Elle va très mal Joaw .. et nous devons intervenir
[22:27] Joaw s'approche sans se faire prier et caresse la joue de Tina.
[22:27] Joaw: Quoi comment ça ? On lui a fait du mal .?
[22:29] Neritheca: Nous allons pratiquer une césarienne. Le bébé est en train de la tuer
[22:29] Mahala va chercher du matériel et tend un scalpel à Neritheca
[22:29] Joaw déglutit et se passe les mains sur le visage.
[22:29] Neritheca: Il faut intervenir ... vite ..
[22:29] Mahala: C'est ce que j'ai de mieux c'est pas le plus adapté ...


[22:30] Atlantia se bat pour survivre
[22:30] Neritheca regarde Joaw au fond des yeux
[22:30] Neritheca: Vous nous y autorisez ? C'est cela ou ...
[22:30] Joaw ferme les yeux, des larmes au coin des yeux.
[22:30] Mahala lève les yeux au ciel et semble bouillir d'impatience
[22:30] Joaw: Bien sûr, oui... oui...
[22:30] Neritheca soupire doucement et prend le scalpel que lui tend Mahala
[22:30] Joaw: Je... Sauvez-là..
[22:30] Neritheca hoche la tête
[22:31] Joaw: Je... je ne peux pas voir ça...
[22:31] Mahala mets ses gants
[22:31] Mahala@Joaw: SI !
[22:31] Neritheca: Allez rejoindre Jinx .. Ce sera mieux.
[22:31] Mahala@Joaw: Vous vous asseyez et vous lui tenez la main !
[22:32] Neritheca: Nous vous promettons de tout mettre en œuvre pour la sauver
[22:32] Mahala regarde Neritheca
[22:32] Neritheca lui sourit
[22:32] Mahala fait non de la tête
[22:32] Joaw revient dans le couloir, le coeur battant, tourne en rond, faisant les cent pas.
[22:32] Neritheca: Nous ne pourrons pas en soigner deux en même temps ... vous connaissez les hommes
[22:32] Joaw@Neritheca: Et pour l'enfant ?
[22:33] Joaw dit ça la gorge nouée
[22:33] Mahala soupire et lève les yeux au ciel
[22:33] Neritheca@Joaw: Je ne sais pas Joaw ...
[22:33] Neritheca regarde sa fille puis Mahala



[22:33] Neritheca: Allons y ...
[22:33] Mahala@Neritheca: On y va là le pouls s'affaiblit
[22:34] Joaw soupire et quitte le cabinet, dans un état horrible.
[22:34] Atlantia a les lèvres semi-ouvertes, yeux fermés, elle se bat toujours
[22:34] Mahala@Neritheca: J'ai pas d’écarteur par contre je ferais office de
[22:34] Neritheca incise lentement le ventre de sa fille puis écarte doucement la plaie pour inciser ensuite plus profondément
[22:34] Atlantia ne bronche pas
[22:35] Mahala tient la paroi abdominale de l'humaine
[22:36] Neritheca incise ensuite la paroi de l'utérus et l'écarte largement afin de pouvoir attraper plus aisément le fœtus
[22:36] Neritheca appuie doucement sur le fond utérin pour l'en extirper
[22:37] Mahala délicatement l'aide de son mieux
[22:37] Neritheca regarde Mahala et lui tend le bébé qu'elle vient de sortir
[22:37] Mahala: *une odeur métallique de sang remplit la pièce*


[22:37] Mahala prend le bébé
[22:38] Mahala: Ça va vous savez y faire. Le kit de suture est là.
[22:38] Neritheca dégage le placenta puis rapidement recoudre l'utérus
[22:38] Atlantia ne bouge pas. Le bébé ne bouge pas non plus, pas du tout...
[22:38] Neritheca hoche la tête
[22:38] Neritheca: Merci Mahala
[22:38] Neritheca regarde la petite fille qui semble inerte
[22:38] Neritheca: respire-t-elle ?
[22:38] Mahala va sur l'autre lit retire les couvertures et draps d'un geste et enveloppe le bébé. Elle pose le bébé sur le lit et commence a lui souffler sur le visage et a masser son torse
[22:39] Neritheca prend le kit de suture et recoud délicatement l’utérus avec un fil résorbable
[22:39] Mahala: Respire bébé ... allez
[22:40] Mahala souffle plus fort
[22:40] Neritheca continue son travail de suture tout en suivant les efforts de Mahala
[22:41] Atlantia entrouvre ses yeux noirs
[22:41] Atlantia murmure
[22:41] Atlantia: L... Lou...
[22:41] Atlantia: Lou....
[22:41] Atlantia: Mon bébé...
[22:41] Mahala pend le bébé par les pieds et le met la tête en bas
[22:41] Atlantia tente de lever un peu une main
[22:41] Mahala: Allez putain
[22:41] Neritheca désinfecte largement la plaie puis termine par une suture finale avec le même fil résorbable
[22:42] Mahala le fesse assez fort
[22:42] Mahala le remets sur le lit sur le dos et écoute son coeur
[22:42] Neritheca surveille sa tension artérielle
[22:42] Mahala se retourne vers Neritheca et fait non de la tête
[22:43] Neritheca cherche Joaw des yeux et l'appelle
[22:43] Mahala part dans la salle de bains avec l'enfant
[22:45] Atlantia: Lou...
[22:45] Mahala revient peu après avec le bébé propre et bien langé et emmitouflé dans un drap
[22:45] Atlantia tend une main
[22:45] Mahala: *seul le visage est visible*
[22:45] Mahala pose le nouveau né qui ne respire pas dans les bras d'Atlantia
[22:46] Mahala: Je ... suis désolée
[22:46] Atlantia prend le bébé.
[22:46] Neritheca soupire profondément et regarde la petite fille






[22:46] Atlantia reste silencieuse et laisse couler des larmes
[22:47] Atlantia caresse les joues de la petite fille
[22:47] Mahala: Elle était belle
[22:47] Atlantia: Lou... Ma petite Lou...
[22:47] Mahala: cette petite Lou
[22:47] Atlantia serre les dents
[22:47] Neritheca se sent vidée et désespérée mais se redresse pour regarder sa fille
[22:47] Atlantia: Haa... serre son bébé
[22:47] Neritheca: Tina ...
[22:47] Atlantia: NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!
[22:48] Neritheca prend doucement la petite main sans vie
[22:48] Neritheca tourne le visage de sa fille vers elle
[22:48] Mahala va chercher un calmant dans l'armoire
[22:48] Neritheca: Regarde la Tina ...
[22:48] Neritheca: Elle a le visage de l'amour ... de votre amour
[22:49] Atlantia regarde son bébé, en larmes
[22:49] Neritheca: Vote vie n'est pas finie si la sienne l'est avant même d'avoir commencé
[22:49] Atlantia semble se calmer, ivre de fatigue
[22:49] Mahala revient et fait une injection à Atlantia
[22:49] Neritheca: Tu dois être courageuse ..
[22:50] Neritheca: La vie est injuste
[22:50] Mahala soupire et hoche la tête
[22:50] Neritheca: Mais votre vie est devant vous
[22:50] Neritheca: Vous devez y croire
[22:50] Atlantia déglutit caressant son bébé
[22:51] Neritheca: croire en vous, en votre amour .. et un jour ...
[22:51] Neritheca laisse couler des larmes
[22:51] Neritheca: Un jour ...
[22:51] Neritheca sent sa voix casser
[22:51] Neritheca: un jour ... Lou aura une petite soeur ...
[22:52] Atlantia laisse le petit bout contre son coeur, tend une main à sa maman, l'autre à Mahala
[22:52] Mahala prend sa main et la serre
[22:52] Neritheca prend la main de sa fille et se penche pour embrasser doucement la petite Lou

[22:53] Mahala tout doucement se penche vers le petit corps
[22:53] Atlantia serre ses deux mains, elle a encore un peu de chaleur en elle
[22:53] Mahala: Je vais la prendre d'accord ?
[22:53] Neritheca hoche la tête en regardant Mahala
[22:53] Mahala: Vous lui dites au revoir
[22:53] Atlantia fait un petit oui en fronçant les sourcils, en larmes
[22:53] Mahala sourit
[22:54] Atlantia: A bientôt.. ma... fille...
[22:54] Neritheca pose la main sur le coeur de Tina
[22:54] Neritheca: Elle est là ... pour toujours Tina ...
[22:54] Mahala prend avec délicatesse le petit corps
[22:54] Atlantia: Pour... toujours...
[22:54] Atlantia: toujours....
[22:55] Atlantia: toujours......



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Elle se serait appelée Lou. Elle aurait eu les cheveux noirs de son papa. Les yeux de sa maman. Mais elle ne pouvait voir le jour. Voilà pourquoi cette ville se mourait... Parce qu'elle ne savait pas sauver ses enfants... Elle ne savait sauver...
l'espoir.

Spoiler (Afficher)
Les pensées de Tina ne reflètent que sa vision propre et en rien une vérité établie.
Je tiens à remercier :
- Les LJD ayant participé à ce RP, particulièrement dur et intense. C'est, dans ma courte vie RP quelque chose que je n'oublierai jamais.
- Mes MJ d'avoir considéré le cas de la petite Lou. BG respecté. x)

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Des ruines, voilà deux siècles, des ruines aujourd'hui.

Mes bottes noires foulent le sol du secteur Orion, le secteur trois, celui des résistants, des combattants de la liberté. Mes yeux noirs se posent sur l'horizon de cette nouvelle vie. Je vois passer des ombres de vie, des habitants, des âmes qui tissent le fil de leur destin. Je n'ai dans mon cœur que de l'admiration pour eux, aucun jugement. Parce qu'ils ont "tenu". Parce qu'ils se sont battus, et qu'ils sont toujours debout. Quel courage, quel abnégation, chacun d'eux est un exemple pour moi. Une force. Je veux les soutenir, leur apporter mes espoirs nouveaux. Il faut sortir de cette pesante immobilité.

Des ruines, voilà deux siècles, des ruines aujourd'hui.

Comment pourrait-il en être autrement ? Les moyens logistiques dépendent pour beaucoup des structures Impériales. Nous sommes harcelés en permanence, c'est un état de guerre, comme cela a toujours été le cas. La cruauté est la norme dans ce conflit. La simple évocation d'une constitution ferait hurler de rire les dirigeants du secteur Un. Ils croient en leurs chimères et ne nourrissent que leur pouvoir, illusion de jouissance et caveau de leur consciences inconscientes. Et les premières victimes de cette oppression ne sont pas ici, mais bien là-bas, en terre Impériale, où ce sont les esprits qui sont en ruine. J'ai mal en pensant à ceux que j'aime et que j'ai laissé... Dans le sud... ou même dans les hautes sphères...

Des ruines, voilà deux siècles, des ruines aujourd'hui.

Cruels, nous le sommes aussi parfois. La haine s'est nourrie de la violence, installée et seule réelle gagnante dans tout ce bordel. Qui dans chaque secteur n'a pas un ami, un parent, de l'autre côté ? Et pourtant la paix est impossible. Qui le sait mieux que moi ? J'ai donné ma première vie pour une illusion... la paix... Elle ne pourra recouvrir de ses ailes bienfaisante Dreadcast que lorsque l'Imperium mordra la poussière, et il est probable que ce moment n'arrivera jamais : nous sommes éternels. Les esprits et les idées aussi. Le mal a encore le temps d’œuvrer...

Des ruines, voilà deux siècles, des ruines aujourd'hui.

Des ruines oui, mais aussi le seul réel espoir de la ville. Le seul espoir pour le monde du vivant. J'ai tant donné pour tenter de changer le SI, en pure perte. L'heure est venue de construire. Pas question de songer à se faire un seul crédit ici. Les seules victoires à attendre se nomment solidarité et liberté. Je sais que le chemin sera semé d'embuches. Beaucoup ne pensent qu'à leur entrejambe, mais cela va changer. Bientôt nous allons unir nos forces autour d'un idéal.

Des ruines, voilà deux siècles, des ruines aujourd'hui.

Le défi est simplement énorme. Mais il en va de l'avenir de toute la ville. Il n'est plus temps d'attendre. Mes yeux noirs se mouillent un peu et j'esquisse une ombre de sourire...

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Il est un petit texte que je relis sans cesse. Si les doutes assaillent mes entrailles, comme des chaines à ma raison. Je le relis, encore et encore, et je sais qu'un jour, enfin, l'humanité gagnera ce combat contre elle-même.

Mais je reste pensive, marchant le long des avenues. J'essaye d'oublier ce petit bout de moi que le destin a repris. J'imagine des myriades d'astres lumineux entre notre monde d'origine et celui-ci. Comme cela doit être beau, de pouvoir contempler un ciel pur. Mais la terraformation prendra des lustres et il faut bien adapter son éternité à cette prison opaque.



Quelle éternité ? Ce n'est qu'un leurre... je le sais bien, rien n'est immuable si ce n'est ce qui est dans nos cœurs, et qui nous unit tous. Rien n'est éternel et je sais ce que me coutera la recherche d'harmonie en secteur trois : ma puce de clonage, comme en 76 AUC.

Mais nous tenons bon. Les Rebelles poursuivent leur reconstruction et plus que jamais forment le dernier espoir de liberté pour l'humanité. La lutte interne est âpre, certains mettant le chaos comme priorité de vie, d'autres restant attachés aux vestiges d'un passé révolu.

Mais le secteur est enfin stabilisé. Sa Charte d'honneur, sa Constitution, ses élections démocratiques. Ses défenses secrètes se renforcent un peu plus à chaque cycle qui passe. La diversité reste une force et notre but est plus que jamais la libération du secteur un, occupé. Nous cesserons d'être rebelles le jour où notre drapeau flottera sur l'Ambassade Impériale, qui souille la terre de son peuple tenu par la peur depuis bien trop longtemps.

J'essaye d'être heureuse. J'oublie parfois le combat quand je suis dans les bras de mon soldat. Mais mon coeur brûle toujours trop vite. Consumé par la désillusion d'une paix impossible, de la nécessité de faire disparaitre les oppresseurs à jamais. Et je sais comment faire...

Peu importe que j'échoue, finalement. Ils peuvent bien me détruire, ils ne savent pas que ce qu'ils font aux autres, ils le font à eux-mêmes. Je serai restée à jamais dans l'honneur, loin des compromissions avides du pouvoir ou de la puissance, juste, dans l'honneur.

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Cet EDC expose des pensées intimes de Tina que vous ne pouvez connaître...
...et qui ne constituent aucunement une réalité établie.
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J'avais tout donné pour toi, les rives de mes lèvres, de mon corps.
Mais était-ce toi ou ton œuvre que je vénérais ?
Oh non... c'était bien plus que cela...
Et le peuple rebelle avait besoin de toi...

J'avais tout donné pour toi, mes doutes, mes colères et mes désirs.
Oh... mes lèvres sont-elles finalement si dangereuses à goûter ?
Que l'on ne puisse plus jamais laisser ce goût de feu... sur son âme.

J'avais tout donné pour toi, mes espoirs, ma fertilité
Notre Lou, notre bébé que cette ville a effacé.
Elle était belle comme les lueurs d'éternité sur les pores de ta peau.

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Tu calmais mes tempêtes et mes révoltes...
Joaw... je ne voyais pas ce que tu endurais...
Joaw... je ne voyais pas que tu te détruisais...
Tu étais toujours si doux...
Je te demande pardon ! Je te demande pardon !

Je ne voyais pas que les destructeurs de l'Agora
Te désintégraient de l'intérieur
Je ne voyais pas à quel point tu étais si humain, si vulnérable...
Et maintenant, je sais, tu es dans les limbes avec notre Lou.

Nous avons encore un bébé en vie, mon Amour évaporé
Le sang qui coule en elle est celui de mille rebelles
La Constitution... je la vois pourtant comme notre enfant, à tous les deux.
Je ne laisserai personne lui faire du mal, pour nous, pour notre peuple
Je te le jure...

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Tout est prêt. J'éteins simplement une bougie comme il ne faut jamais le faire, en la soufflant. ♫

A l'aurore, crépuscule des espérances, je passe les souterrains. Si papa savait... Je ressors. Dans les quartiers sud, je trouve une ruine abandonnée, j'entre prudemment. J'ouvre l'AITL Impérial. Mon coeur saigne en voyant certains signataires. Des disparus à jamais, d'autres qui s'offrent à l'ennemi. Je ferme mes yeux noirs, inspire profondément et poste mon message.

"Quel calme oppresseur... Quelle lâche apathie... La ville se meurt à ce point dans le secteur 1 qu'il soit nécessaire d’inonder les terres de la liberté d'une propagande incessante ?......."

J'écris... je poste la Charte dont je suis si fière, et repense à celui qui a donné sa vie pour la faire naitre. Mais je baisse la garde, pensive. "Ne baissez jamais la garde..." m'a encore rappelé mon ancienne Mentor voilà peu, celle qui trône au plus haut de l'Ambassade Impériale. Elle avait raison. J'ai mon AITL en main, et tombe nez à nez avec une jeune fille, elle aussi... AITL en main. Elle voit mon visage sur son écran, puis pose ses yeux bleus dans les miens.

En une seconde nous sortons toutes deux une épée énergétique, mais avant même le premier choc des lames, j'utilise mon coup préféré, instinctivement : un bon coup de poing dans les gencives. Elle part en arrière, s'assomme à moitié sur une poutre cassée derrière et s'écroule au sol, sur le dos. Là... j'ai juste eu un gros coup de bol... Le sang coule de son nez, elle ne bouge plus. Elle a laissé tomber son arme et son com. Je donne un coup de pied dedans pour les éloigner.

Silence.

Au bout d'une éternité de quelques secondes, elle murmure.

Vous... vous allez me tuer ?

...............


Je recule. Un pas, deux pas, me laisse glisser le long du mur. Je la regarde longuement. Elle poursuit.

Vous... vous et les vôtres... vous tuez les innocents dans leur sommeil, vous posez des bombes et détruisez les temples sacrés. Vous... vous n'êtes que des... barbares...

Silence.

Je la regarde. Ses cheveux sont d'or. Ses vêtements sont simples, ceux des gens pauvres qui veulent faire bonne figure. Je me met à songer... Nous des barbares... Oui, sans doute, à nos débuts. Depuis deux siècles, à vivre dans des débris, dans le sang, dans la résistance rebelle... juste... pour une cause, un idéal, juste pour être libre. Nos convictions sont sincères. En cela sans doute... nous ne sommes pas si différents des dirigeants Impériaux, sans doute tout autant sincères dans leur démarche... même s'il servent la nuit, et leur propre pouvoir.

La lame.. lame sanglante... l'anarchie... pour... pourquoi luttez-vous contre... l'ordre... et la sécurité... de l'Empire...

Elle tourne sa tête vers moi. Me dévisage. Je pose mes yeux noirs qui se mouillent dans les siens. Elle tousse et articule.

Vous... vous avez l'air... si douce... si... triste...

Je me lève. Je m'approche tout doucement d'elle. La lame bleuté vibre dans ma main brune. Le regard de la jeune fille blonde montre de la peur. De l'horreur peut-être. Je crois qu'elle n'est jamais morte, et que cette pensée d'une première mort la terrorise, comme elle m'a terrorisée et me terrorise encore.

Vous... alors... vous... ne... pitié... non...

Je lui réponds enfin de ma petite voix grave et cassée.

Chuut... tout doux... Tu ne souffriras pas.

Silence.

Je m'appelle Tina. J'ai eu un Maître d'Arme un jour, ici en terre Impériale. L'un des plus puissants de la ville, il se nommait Lord Devdas. Il m'aimait bien, je crois...

Je pose ma lame contre le cou offert de la jeune Impérialiste, qui se fige et déglutit difficilement, visage en sang et en pleurs maintenant, mêlant crasse et sueur d'angoisse. Elle tremble.

Et puis je me suis éveillée... et il m'a détestée, détestée... au point de vouloir détruire ma puce de clonage, je crois... Mais je lui ai fait un serment. Je lui ai dit que jamais, jamais je ne prendrais la vie de qui que ce soit.

Elle fronce un peu ses yeux bleus. Écoutant, lèvres entrouvertes.

J'aime la douceur de la neige sur les toits. J'aime les fleurs, même si elles sont toutes fausses en ce monde. J'aime faire l'Amour et embrasser la vie. Mais plus que tout... j'aime la liberté, et je ne rompt jamais un serment...

Je remets mon épée à la ceinture. Prête à activer mon module d'invisibilité et rentrer de nuit sur mes terres.

Et toi ? Quel est ton nom ?
Elle balbutie, soulagée... Je n'ai pas... pas de nom... je ne suis personne...
Je lui souris avec douceur.
Tu es quelqu'un... Je t'assure que si... Moi en revanche... je ne suis qu'une Ombre... et tu ne m'as jamais vue... Je disparais après un clin d'oeil...

Je me redresse dans mon lit. Tout cela était-il un rêve ?
Ou la promesse de l'Ombre ?

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Une des choses qui peuvent surprendre en terre rebelle est la grande tolérance accordée aux vols en général. Cela ne manque pas de me heurter et il est certain qu'il faudra bien évoluer sur ce point. En attendant... une justice personnelle s'impose. Cela tombe bien... nul ne touche aux "ombres" sans en payer le prix fort...

C'est ainsi que l'un des nôtres, fraichement arrivé, s'est retrouvé agressé et dépouillé... Mais les caméras ont fait leur œuvre, gravant une preuve numérique des coupables en question... Les noms enregistrés ne manquent pas de me surprendre... de grandes figures du secteur, de l'Agora... plus ou moins volubiles, plus ou moins habiles...

L'une de ses figures retient mon attention. Jery.
Cette Kobold est à un plus d'un titre fascinante.
Habile, puissante, elle l'est assurément... Je rêve de lui faire payer le mal qu'elle a fait à mon compagnon maintenant glacé... Son aversion pour la Constitution, sa propension à voler, à découper, à créer, à brûler surtout, en font un personnage tout aussi redoutable que répugnant.

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Mon com sonne... Père me donne une adresse, l'un des coupables est entre nos mains... Je file comme le vent et bien vite nous l'encerclons... Nul ne touche aux ombres sans en payer le prix fort... Nous lui demandons d'appeler la fascinante Kobold... Mon cœur bat fort. C'est la première fois que je suis engagée dans une telle mission. Je tiens en joug le voleur, regarde un peu partout...

Bientôt... elle arrive... Comme une fantomette, elle apparait, disparait... Nous parle... nous nargue... Mes yeux noirs tentent de la suivre. Père me demande de me rapprocher de lui. Je m’exécute. Des passants filent, voyant du grabuge... Un groupe d'ombre encerclant quelqu'un pour une exécution...

Jery et père échangent dans un dialogue irréel au cœur de la nuit...

Sa voix siffle comme un serpent dans l'obscurité... Vous me menacez, je vous réponds...
Père lui parle, avec un calme impressionnant... Je ne menace jamais, je promets... Et je vous promets un avenir sombre..
Sa voix est enjouée, comme si elle prenait plaisir à ce petit jeu de mort. Tu as déjà promis ma perte par le passé. Tu as échoué...

Je déglutis... Je sais qu'elle a fait du mal à [edc]Joaw[/edc]... je devrais la fermer... mais c'est plus fort que moi... je me mets à crier... Tu ne sais que t'en prendre aux faibles, tu paieras sale garce !
Elle répond aussitôt... sa voix me glace... Je n'ai pas tellement envie de venir te suriner Atlantia...

Elle disparait de nouveau... sautant d'immeuble en immeuble. Je fais un petit non de la tête, esquissant une ombre de sourire, la cherchant en vain du bout des yeux... Putain elle est forte... si seulement elle était de notre côté...


Nous cuisinons le prisonnier. Je n'hésite pas à lui parler, lui dire ce que je pense de sa 'patronne'. Père lui donne un chance, je le regarde... Je suis si fière d'être sa fille chérie. Notre prisonnier... il vivra. Les ombres marchent dans l'honneur... Mais sa sentence tombera plus tard dans la nuit... De son ancienne patronne ?...

Je serre mon père, et mes frères de l'ombre, puis je me fond dans la nuit...

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Cet EDC représente la vision de Tina, sincère mais parcellaire, sur les évènements en cours, et ne saurait retranscrire la réalité établie des faits. Un mot pour dire que LJD Tina aime le personnage Jery, au moins autant que Tina le déteste. Merci pour ce RP, si intense et le plaisir de jeu apporté. C'est toujours bon de le rappeler, notamment à la vue de la terrible suite que je vais vous conter maintenant...

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Je voulais juste lui parler… Tenter de calmer cet ancestral contentieux entre mon père [edc]Jinx[/edc], et elle… Mais sa réponse me plonge dans la stupeur…

Parler avec moi ? Et pourquoi pas maintenant?!

Elle dirige alors la caméra de son com vers mes parents, caressant du bout des doigts son célèbre lance-flamme. Je vois la tête sanguinolente de père, je vois aussi maman, allongée en piteux état en arrière-plan.
Ma mâchoire se décroche. Il me faut un temps pour réaliser que ce je vois est bien réel, que je ne suis pas dans un cauchemar… Non… Non, je bascule dans l’horreur, et cela ne fait que commencer. Je lui demande… Où es-tu, sale lâche !?

Elle a tout préparé avec soin et dans un calme assourdissant, elle fait claquer sa langue, répondant avec méticulosité.

Je ne te donnerais pas l'adresse. Mes revendications sont simples. Je veux que tu postes l'annonce AITL suivante :
"Au nom des Ombres, nous demandons pardon aux Caves Koboldes pour avoir torturé et tué [edc]Dust[/edc]. Nous demandons pardon pour le chantage qui a été fait à [edc]Meiline[/edc]. Nous demandons pardon pour avoir mis à prix la tête de Jery."
Tu as peu de temps. Dans quelques minutes si je ne vois rien sur mon AITL, je les immole. J'ai un extincteur avec moi ... La torture du "mégot", ça te parle?! Au 21eme cycle précisément, si cette annonce n'est pas postée, s’en est fini d'eux. La balle est dans ton camp. Sauves tes *parents*.

La course contre la montre commence… Je n’ai que peu de temps. Bien vite un employé de l’usine m’accompagne, et surtout, une Ombre en devenir, plus que prometteuse, [edc]Akiross[/edc]. Mais elle est si jeune… Je pianote mon com désespérément, les ombres sont endormies, mes amis les plus puissants aussi.

Mon com sonne… la voix glaciale de Jery vient rythmer ma descente dans l’effroi.

Il reste 7 minutes…

Je prends mon deck, mon niveau n’est pas élevé, mais je tente de tracer mes parents et leur tortionnaire. Mais les données sont imprécises… Nous arrivons dans des terrains vagues…
Nous devons les retrouver !!!

6…

Je hurle des ordres… on enfonce des portes, devant les passants, indifférents ou incrédules. Armes à la main.

5…

Je suis sur la rupture. Mes cheveux mouillés collent sur mes joues brunes. Nous échangeons des regards mouillés, mais déterminés avec Akiross.

4…

J’appelle des faucheurs… Une chasseuse de prime… Elle refuse de s’immiscer dans ce conflit… Elle me dit de négocier… Négocier ? Je vais la trouver et lui péter sa gueule oui ! Elle répond que nous allons nous faire tuer aussi… Et bien tant pis, les ombres se battent jusqu’au bout, la vie n’est rien, seul compte l’honneur.

3…

Je contacte de nouveau la chasseuse de prime… Je la supplie de m’aider à tracer Jery… Mais… pas de réponse… L’angoisse ne fait que monter un peu plus…

2…

[edc]Vanity [/edc]passe, désolée… mais elle est comme nous… impuissante… Totalement. Mais nous courons... tentons de forcer le destin… juste un peu de chance… Mais l’impitoyable est frère de l’inéluctable, et nos espoirs se figent peu à peu dans la glace. Mon com sonne… c’est elle…

1…
comme le temps passe vite…

Je réponds aussitôt, dans une colère noire. Mon cœur cogne si fort dans ma poitrine. Un échange court s’engage…

Va te faire foutre !
Non, en l’occurrence, c'est Jinx qui va aller se faire foutre !
Tu vas payer cher ta lâcheté... Ce n'est pas toi qui réclamais un duel dans l'honneur ?
Quelle lâcheté? Vous avez torturé mon employé, vous l'avez tué en faisant croire que c'était moi l'assassine. Vous avez fait du chantage à mes employés. Vous avez menacé ma vie. Croyais tu *vraiment* que j'allais rester les bras croisés, tout sourire ?!
Nous n'avons torturé personne !!! Tué personne !!! Tu mens... Tu ne fais que mentir !!!...
Même si c'était vraiment le cas, grosse naïve ... Est-ce que cette annonce valait plus cher que la vie de ton père?! 500 crédits l'annonce; c'est peu cher pour une vie !
Mes yeux noirs se figent.
La tienne ne vaut plus rien.
Peut-être ... Je n'oublierai pas que tu avais la PAIX entre tes mains et que tu as choisis la MORT de ton père. Et que vas-tu faire maintenant? Transformer cela en GUERRE? Ce sont *TES* CHOIX.

Elle entre dans mon âme, elle la perce plus cruellement encore qu’avec un bistouri. Mais il n’est pas question de céder, oh, non… Pas une seule seconde. Akiross regarde son AITL, la rubrique nécrologique, puis elle me fixe. Nul besoin de parler, la mort est tombée, mon père a brûlé. Et moi…

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Les Ombres se réunissent. Dans la confusion un employé de maman poste le message d’excuses sur l’AITL. Je lui fais gouter ma colère, mais le sauve de celle des Ombres. Je suis contrainte de poster juste derrière, pour sauver notre honneur. Je suis contrainte de m’expliquer auprès du conseil, sur tout ce que j’ai fait. J’assume mon échec. Je garde le menton haut. Depuis les incidents avec Jery, mes frères et sœurs de l’ombre, me sachant vulnérable et impulsive, me gardent, me protègent. Du mieux qu’ils peuvent… Mais Jery a su comment me toucher...


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Bientôt… je retrouve trace de maman… [edc]Neritheca[/edc], elle est au centre de clonage. Elle attend le retour de papa. Je rentre dans ce local, que je déteste tant… Elle est recroquevillée dans un coin, en sang.

Maman !!!
Je me précipite sur elle, je la serre, la regarde…
Elle relève la tête en me voyant et sourit doucement.
Maman… Qu'est-ce qu'elle t'a fait !
Tina ... ça va aller, rassure toi ... Mais pourquoi m'a-t-elle épargnée ?
Laisse-moi regarder tes blessures...
Neritheca soupire de nouveau alors que je prends des compresses pour nettoyer son visage tuméfié. Je ne sais pas me battre mais je peux soigner…
C'est pas vrai... Ma petite maman...Je t'aime... Je t'aime...
Elle grimace sous mes soins, j’suis un peu brutasse. Des larmes coulent le long de mes joues brunes.
Je t'aime aussi Tina … Nous devons aller nous reposer. Reprendre des forces… Tout ira mieux… demain…

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Je me lève bientôt, et regarde le corps de papa, encore dans le liquide jaunâtre.

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Ah... Oah... oh... han...
Je suis au sol. Le visage en sang, sonnée. Un coup, un seul. Mes lèvres sont fendues, un œil ne peut déjà plus s'ouvrir. Je rampe sur un mètre ou deux, puis je m'effondre.
Quelques secondes avant, j'ai ouvert ma porte à un inconnu qui voulait me voir...

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Salut, que...
C'est alors qu'il m' a frappée avec une violence inouïe. Je n'ai rien vu venir.
Bientôt mon regard rase le sol et croise ses bottes qui me tournent autour. Je souffle, je tousse. Faudrait que je passe le sol plus souvent... J'ai des flashs qui crépitent, mon passé de première née, la salle de confinement impériale... Il commence à parler.

Maintenant que j'ai toute ton attention... ça fait un moment que tu me pètes les couilles avec ta constitution.
Le sang trouble ma vision, je tente de mieux le voir. Tout en balbutiant entre mes dents ensanglantées. Va t'faire foutre.
Il me donne un violent coup de pied dans le ventre.
Aaargh... Mmpff... putain...

Je me plie de douleur en position fœtale. Il ignore ce qu'il est en train de faire... toucher à la fille de l'Ombre... Père pourrait cuver mille fois la ville entière pour un simple geste contre moi. Il tourne toujours tout autour de moi. Alors c'est ainsi... je suis agressée pour ma liberté de pensée, comme là-bas... Dans mon esprit la frontière entre les deux secteurs devient plus ténue...

Tu penses vraiment que c'est ce texte qui amène la stabilité ?
Il rit bruyamment. Je me redresse comme je peux, crispée par la douleur et lève fièrement mon menton vers lui, je le fustige de mes yeux noirs. Je pense en moi... "ma constitution", comme si j'avais un quelconque rôle décisionnel dans ce putain de secteur. Je lui répond sans baisser le visage, le défiant, ce soit-disant vrai rebelle.



Je travaille à l'usine le matin, je... j'suis infirmière le reste du temps, je défends ce en quoi je crois. Et je le ferai sans peur jusqu'à mon dernier souffle. Et tu viens de commettre une grave erreur en levant la main sur moi, sale lâche.

Il rit de nouveau comme une bête exogène.
T'es vraiment conne alors, j'ai eu un doute en me disant que c'était peut-être de la naïveté. Tu sais qui je suis ?
Je songe alors à quelque chose que dit père souvent... " La violence reste le langage de ceux qui n ont rien à dire... ". Je rétorque de ma petite voix grave et cassée. Tu ne réalises pas que le secteur est ingouvernable depuis des dizaines d'années à cause d'abrutis comme toi ? Alors qui es-tu ? Comment pourrais-je le savoir ? Je t'ai ouvert ma porte. Prête à parler, échanger. Et toi tu m'as agressée. Voilà tout ce que je sais de toi.

S'ensuit un court échange entre nous... Je réalise à quel point la guerre civile est sous-jacente, certains ne pouvant admettre la voie de la majorité silencieuse. La niant même. La foulant du pied pour ne satisfaire que leur égo démesuré.

Je suis un type qui n'à pas besoin de texte pour vivre et j'ai juste là un ras le bol de vos conneries.
Et bien présente toi aux élections et fait mieux.
Suis pas un leader...
Moi non plus. Mais je défends l'actuel, légitimement élu. Tout comme je te défendrais si c'était toi. Je vais te résumer la constitution en une phrase puisque tu n'aimes pas les textes. Elections tous les trois ans ! Point ! Voilà le but de ce texte, rien d'autre bordel !
Il y a une dizaine de personne qui demain peuvent prendre le QG...
Ma vision se trouble un peu. Et bien qu'ils le prennent le QG, brulez la constitution si ça vous chante ! Retombons dans l'anarchie ou la Dictature ! Et ce sera la fin.

Il éclate encore bruyamment de rire, décidément je dois être comique. Je continue, jetant mes dernières forces dans la bataille, avant d'être sans doute cuvée.
On tente de mettre en place une vraie justice. Une vraie démocratie... et... et je sais exactement comment faire tomber l'Empire ! N'avons nous pas des buts communs ?!
Si... d'ailleurs tu serais en cuve si ce n'était pas le cas.
Il m'injecte un fortifiant et sort...
Alors reste-t-il un espoir pour les deux mouvances rebelles qui s'opposent ?

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Un cycle plus tard, je suis dans mon canapé. Papa et maman sont en face de moi. Jinx, en voyant l'état de mon visage sur son com est venu aussitôt. Je leur souris comme je peux. J'ai le gout du sang entre mes lèvres.

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Je parle tout doucement, comme je peux...
Cela devient dangereux de défendre son leader, et ce en quoi on croit... Nous ne serons jamais que des Zimps à leurs yeux... Même ce pauvre Donphilippe, pourtant là depuis si longtemps... Trop ici ne sont que des anarchistes sans foi ni loi, sans honneur... Des âmes nobles méritent d'être défendues mais... Pas au prix de nos âmes à nous trois... Ce qui compte, c'est notre amour. Rien d'autre... Je suis si fatiguée de me battre... A quoi bon ? J'aurais jamais dû vous faire venir... J'suis désolée... si désolée..

Une larme coule de mon œil fermé, un long silence s'installe. Papa pose son arme près de lui et se penche vers moi, il chuchote. Tu me dis qu'ici nous sommes des Impérialistes... Et à coté de cela.. en SI.. nous sommes vus comme des rebelles... Alors à quoi bon demandes-tu ma fille ?...

Il me regarde, puis sa femme, Neritheca.. et se redresse lentement... Il fait quelques pas. Mes yeux noirs ne le quittent pas. Il se met à sourire... Veux-tu que je te raconte une histoire ?...

J'entrouvre mes lèvres brisées, esquissant une ombre de sourire. J'imagine, quand j'étais une vraie petite fille, dans ses bras, voilà deux siècles... Oui papa...



Alors ferme les yeux.. et laisse toi emporter...
Je ferme mes yeux noirs en souriant, attentive... Il reprend doucement...
Quand les ST ont ouverts.. Je n'ai bien sûr pas résisté à l'envie d y faire un tour... A cette époque... tout était différent.. Nous pouvions nous trouver à un bout des ST et entendre un murmure à l'autre bout.. Le contexte à ce moment était simple... Les rebelles étaient des monstres.. et les Impérialistes les sauveurs.. Quelques soirs après que cet endroit vu le jour.. je m y suis donc rendu.. Et c est dans l'ombre que j écoutais.. Et un soir.. j ai assisté à quelque chose que jamais je n oublierais..

Je tourne un peu mon visage brun vers lui, écoutant..
Cela a commencé par des pleurs que j entendais... Une petite fille semblait perdue.. Puis j ai entendu des grognements.. Comme une bête sauvage.. Je ne savais pas quoi faire sur le moment.. Je me suis déplacé en tendant l oreille.. La petite fille sanglotait.. et la bête haletait.. Je les entendais tous les deux sans les voir..

Je plisse mes yeux en amande, les fronçant, attendant anxieusement la suite...
Les ST sont grands.. et je ne les connaissais pas encore.. Je me suis arrêté quand j ai entendu parlé.. Le monstre avait trouvé la petite fille.. Elle lui a dit bonsoir.. il l a regardé.. Je me souviens comme si c'était hier.. Elle lui a sourit.. il a levé son arme.. Elle lui a demandé.. pourquoi...

Je retiens mon souffle...
Il a alors laissé son bras s'abattre de toutes ses forces.. La petite fille est morte.. le crane fracturé.. La bête est repartie un sourire sur les lèvres..

Papa me regarde... Maman soupire.. Je grimace.
J'ai par la suite cherché à en savoir plus... Cette jeune fille avait fuit sa maison parce que ses parents se disputaient.. C est dans les ST qu'elle s'était réfugiée.. Et lui.. c était un militaire.. Elle venait du SR.. c était une rebelle.. Et lui.. un Impérialiste.. Tout ça pour te dire une chose.. Il n y a que dans l'esprit que se forment les barrières.. Rebelle.. Impérialiste.. le bien.. le mal.. Etre vu comme l'un ou comme l'autre.. Cela n a aucune importance..

Un long silence.

Tu n es pas une rebelle ma fille.. Comme tu n es pas une impérialiste.. Tu es Atlantia Darcombe... Fille de Neritheca et Jinx Darcombe.. Tu défends et protège tes valeurs.. sans te soucier du sol sur lequel te guident tes pas.. Tu es libre.. Tu l'as toujours été... C est un article de loi.. de ma loi.. Article 673... N'être le serf de personne.. Ce sont ces rebelles qui se prétendent libres qui s'enferment seuls..

Les mots de père me figent d'éternité. Des échos, des résonances... Je ne puis m'empêcher de penser à celle que j'aime et respecte tant, Mahala, et à ses paroles, sa connaissance de ce secteur. Papa nous sourit avec tendresse, à maman et moi. Et au fond de mon coeur, je sais qu'il serait le meilleur leader possible pour toute la ville... Et quoiqu'il arrive, même si nous devions disparaitre sur l'instant, l'homme de l'Ombre resterait à jamais une légende. Et je me sens si petite à côté de lui.
Il reste souriant et poursuit. Je suis heureuse de l'avoir pour moi ce soir, j'en viendrais presque à en être reconnaissante envers mon agresseur...

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J'ai maintenant une autre histoire pour toi.. Et après.. tu dors.. Il faut que tu te reposes..
Je réponds de ma petite voix grave et cassée, mais enjouée et chantante. D'accord...

Il prend ma main dans la sienne.. Je la serre.
Ferme les yeux.. et imagine.. Un ciel bleu... peu de nuages..
Je ferme mes yeux noirs docilement.
Des montagnes à perte de vue.. Un paysage comme il ne peut en exister que dans ton imagination..
Je souris... C'est si beau...

Des pics.. Des rivières au fond.. des forets.. Et dans le ciel.. volant fièrement.. Imagine une maman aigle...
Je tâche d'imaginer au mieux un fier animal volant, fier et majestueux...

Elle vole.. elle se laisse porter par le vent.. Dans son bec... une proie pour les aiglons qui piaillent d'impatience à des kilomètres de là.. Ils ne connaissant encore rien de la vie d aigle.. Ils ne connaissent pas le plaisir de voler librement.. De voir des paysages magnifiques.. Ils attendent juste leur maman.. Sans elle.. ils mourront de faim.. L'un d eux tentera bien de s envoler.. Mais sans force.. il ne pourra pas devenir un aigle.. La maman aigle pendant ce temps vole vers ses enfants.. Elle est fière.. Elle se sait maitre du ciel.. Elle serre sa proie dans son bec pensant à ses petits qui comptent sur elle.. Elle bat des ailes pour voler encore plus vite.. Tout défile à une vitesse incroyable.. Quand d'un seul coup... La maman aigle se pose une question.. Une seule.. A quoi bon.. Et elle se laisse tomber.. Elle oublie ses petits..

Il s'arrête de parler un instant.. Je fronce les sourcils et proteste... 'hey'...

Elle tombe en tournoyant.. Que va t elle devenir selon toi ?..

Il me fixe..
Elle risque de perdre ce qui est le but même de sa vie... Elle doit se redresser...
Il me sourit.. Exactement.. A quoi bon.. n est ce pas ce que tu disais tout à l heure ?..
Il pose un baiser sur mon front... J' aggrave mon sourire. Père me redonne force et courage... Quand je perds pied... Quand je doute... Même si pourtant, je sais que ma fin approche inexorablement.

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Lente déstructuration, ou inévitable évolution ? Divine chute, chimère de mes espoirs mourants. Le fluide vital de la fille de l'Ombre se meurt lentement, dans cette cache du secteur trois, berceau de mes dernières illusions. Je suis cachée dans l'ombre, et il entre en silence. Je le considère tout mon saoul, le beau garçon venu du secteur Impérial juste... pour moi. Je me souviens de notre unique rencontre, et de notre unique baiser.

oOo


J'apparais derrière lui. Je sais qu'il déteste cela. Mon visage ravagé par les coups est camouflé sous un voile de jute. Il m'attire contre lui et me dévoile lentement. Il est toujours aussi beau, l'ancien soldat de Sirius, je sens son bras puissant enserrer mes reins. Il caresse ma joue écarlate tendrement.

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Il prend ma main dans la sienne. Elle est si chaude. Je sais maintenant que la partie est déjà jouée, ici comme là-bas, et que le destin de la ville est scellé. Je pense confusément à mes deux siècles de combat. Je ne regrette rien. Pas un seul instant je n'aurai renié mon coeur et mon honneur. Il pose ses lèvres sur mon front.

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- N'as tu jamais pensé que tu pouvais mener une vie simple ?
- Tu parles comme ma mère...
- Tu as toujours voulu changer le monde. Certaines choses sont immuables. Elles étaient, sont et resteront.
- Tu as raison... Mais je suis née ainsi... Je mourrai ainsi.
- Tu ne peux mourir.

oOo

Je plisse mes yeux noirs en amande. J'ai vraiment une tête à faire peur. Mais il caresse mes cheveux bruns. Je pose ma joue contre son torse puissant. Mille images défilent dans ma tête. Mes parents. Celui que j'aimais, et qui est parti dans la glace. Mon petit bébé, disparu avant de pouvoir ouvrir ses yeux.

oOo

- Je peux mourir... tout comme mon bébé est mort, sous mes yeux.
- Tu ne mourras pas.

oOo

Nous arrivons devant une gigantesque baie vitrée, qui donne sur la ville éclairée, la nuit tombe doucement. J'esquisse une ombre de sourire. Je murmure toujours tout bas de ma petite voix grave et cassée.

oOo

- J'ai monté la Constitution avec des âmes de bien. J'aurais donné le meilleur de moi-même... Mais... Mes rêves sont en train de s'éteindre, et moi avec eux...
- Ne sois pas bête. Tu es comme moi, tu aimes l'ordre. Ne laisse pas ce secteur pourri te tuer aussi. Viens avec moi...
- Ce secteur est pourri, c'est vrai... Mais il vaut mille fois mieux que la Dictature d'en face... Mais... Je suis certaine que tu trouveras le bonheur, là-bas...
- Il n'est pas question de mon bonheur.

oOo

Je lui souris avec douceur. Il finit par hausser les épaules, et s'écarte doucement de moi, en silence. Je regarde l'immensité de la ville par delà la baie vitrée. Il soupire... tournant à son tour son visage vers la ville et ses lueurs éparses. Peut-être ne mourrai-je finalement jamais, si je reste dans les souvenirs de ceux que j'ai aimé ? Je chute. Mais c'est une chute libre. Je lui souffle...

oOo

-Tu parlais d'une vie simple toute à l'heure... N'est-ce pas magnifique ? Même ici...

oOo

Je me glisse et disparait dans l'ombre rebelle. Je sais, que plus jamais, je ne le reverrai.

oOo