[directives]Topic créé a la demande d'un(e) joueur(euse) qui souhaite garder l'anonymat.
Inutilisable IG sauf si Input vous a contacté directement.
Intervention possible pour tous ceux qui ont un lien de près ou de loin avec ce RP IG.[/directives]

Dans l'immensité de la Matrice, un assemblage de données qui est bien plus qu'un programme mais bien autre qu'une IA glisse d'un flux à l'autre. Son déplacement est l'écho d'une impulsion primale ignorée de lui-même.
Ce-là cherche sans savoir, 96% de ses capacités occupées à filtrer les vagues de données, simples faits : informations anodines, privées ou impériales, à éviter les glaces dont le froid se diffuse loin dans la toile.
4% agglomère, empile des éléments d'information, pièces d'un puzzle qui le/la dépasse.
Ce-là ouvre des portes, multiples.
Même routine, même protocole, différences de situation.

Grésillement électrique à l'entrée de ta prise USB enfichée dans ton deck.

[InPut]
01101001 01101110 01110000 01110101

::"Hidden" ::
Défilement de chiffres sur l'ecran holo
Ponctuation d'une défaillance machine.
Echauffement.

1001100 1101111 1100011 1100001 1101100 1101001 1110011 1100101 1110010 0111111

:: "idlieu" "5***"::
Nuées de chiffres, vague blanche et binaire
Données qui se rassemblent et deviennent image.

Écran gris, rectangle sombre
Ecran sombre, cours grise

01000101 01101110 01110100 01110010 11101001 01100101
::"*** Rue ****" ::

Les chiffres dansent, deviennent agglomérats puis lettres
1001100 1110101 1101101 1101001 1110010 1100101







Quelques instants à peine.

::image::

Agitation des pixels.
Pixels qui coulent, emplissent l'ecran
Liquide doré

Clignotement
❏ ❏ ❏ ❏ ❏

Image d'une main fantôme s'agitant derrière la paroi de l’écran
Chiffres qui défilent, poing qui se serre
Vaine tentative
La fragile illusion se désagrège en chiffres à peine semble t elle traverser la paroi de la réalité

Trace fantôme sur tes rétines

Rien. Même pas un trou, ni un vide dans tes données informatiques. Rien

[Put-In]
❑ ❑ ❑

Défaillance matérielle, fatigue résiduelle.

//Académie Impériale // 16102012 // 20ème cycle horaire//

Un jour comme tous les autres pour l'elfe, rythmé par les sempiternelles tâches propres aux fonctionnaires.

Assise sur l'un des canapés de la bibliothèque, deck sur les genoux, elle laisse des messages sur différents espaces matriciels privés, répond à des demandes, étudie des dossiers d'inscription, classe, range, efface, transfert, copie...

Les lettres défilent, les fenêtres se succèdent, les doigts glissent sur le clavier et les yeux suivent la cadence effrénée des donnés contrôlées.

Le silence parfois pesant de l'immense salle ne se laissait même pas perturber par le cliquetis des touches du clavier, ni par les petit tintements émis par les messages qui surgissaient parfois sur l'écran, seule échappatoire au train-train quand le contenu commençait par autre chose que "Bonjour Madame".
Même l'écho des tirs provenant de la salle d'entrainement s'évanouissaient en chemin, préservant ainsi intact le sacro-saint mutisme du savoir.

Un jour comme les autres, jusqu'à ce que...


░░░░░░░░░░░░░░░░░░ grésillement ░░░░░░░░░░░░░░░░░░


Petite coupure, les fenêtres se ferment, les textes écrits disparaissent, les données contrôlées laissent la place à... mais à quoi?

Clignement des yeux, les sourcils se froncent, et sans s'en rendre compte l'elfe s'approche de son écran comme si la proximité lui apportera une l'explication que son cerveau a du mal à trouver.

A mesure que les chiffres dansent, une partie s'imprime dans sa mémoire. A mesure que les données défilent, elle tente de comprendre.

Moins elle comprend, et plus un sentiment de malaise s'empare d'elle.

Et quand une ligne apparaît...

::"*** Rue ****" ::

... c'est la peur qui s'empare d'elle.

Son adresse, chez elle, sa villa...

C'est le coeur battant la chamade qu'elle continue de regarder son écran, incapable de bouger, hypnotisée qu'elle était par ce qu'elle voyait.

Et cette main...




░░░░░░░░░░░░░░░░░░ grésillement ░░░░░░░░░░░░░░░░░░


Puis, plus rien... L'écran reprend ses teintes habituelles, la dernière fenêtre est là, le curseur clignote, un mot est en attente de lettres pour trouver un sens... qu'il ne trouvera pas.

Son cerveau a pris le relais, c'est en lui maintenant que défilent les données, il analyse, regroupe, recoupe et bloque la peur.
Une seule idée: rentrer chez elle.

Le deck se referme d'un coup sec, il se range et elle se lève. Courant dans les rues, elle ne voit ni le paysage défiler, ni les SDF endormis à même le sol. Elle revoit cette main et son adresse vers laquelle elle se dirige instinctivement, ne sachant pas encore qu'elle n'y trouvera rien.


//Plus tard dans la rue//


"Belle soirée?"
"Étrange soirée"
"Je dois me changer les idées. On va boire un verre?"

Elle allait lui changer les idées.
Elle allait lui raconter.
Mais plus les mots sortaient de sa bouche, plus ils perdaient le sens des images qu'elle avait en tête.

"Je ne suis pas folle. Je sais ce que j'ai vu. Et je n'ai absolument rien bu."
"Je sais."
"Mais je ne trouve rien, aucune trace de ce passage, absolument rien, pas une donnée manquante, pas une donnée en moins, pas une donnée tronquée... Il faut que vous m'aidiez."

Elle lui tendit son deck, dans l'espoir qu'il arriverait à trouver quelque chose, une preuve de ce qu'elle avait vu, une preuve qu'elle n'était pas folle... Elle ne savait pas encore qu'il ne trouverait rien...


//IDLieu 5*** //


"Vous voulez que je reste?"
"Si ça ne vous dérange pas oui... Je serai plus rassurée..."

Ce soir là, contre toute attente, son sommeil ne fut pas agité et ses rêves quant à eux, furent baignés de lumière...

Un soir, parmi tant d'autre, la mutante se décida a s'essayer la matrice. Après une recherche fort difficile, elle repéra un canal qui l’intéressait... Une sorte de lieu de discussion inter-sectoriel. Il lui fallut du temps ne serait-ce que pour s'y connectait et déjà ses griffes pianotaient sur les touches dans un petit son fort horripilant.
Enfin, elle vit son message s'affiché. Tout s'était bien passé...

Test...

Bien passé ? Pas si sur... Quelques secondes après, un second message s'afficha, puis un autre, et encore un autre et un autre a n'en plus finir, dans un rythme effréné qu'elle ne parvenait pas a arrêter...


Test...


Test...


Test...


Test...


Test...


Test...


Connection reset by peer

La mutante observe l'ordinateur, plongée dans le noir et se sent toute conne, la prise entre les griffes... Elle repousse le petit engin loin d'elle et se décide a ne jamais plus s'essayer a ca... La matrice, très peu pour elle, elle continuera a payer des androïde pour poster ses annonces et messages.

[...]

Même routine, même protocole, différences de situation.
Signal
Excitation des particules numériques, mouvement.




::"Holocam"::

La mutante observe l'ordinateur [...] repousse le petit engin loin d'elle [...]

____________________________________________________


Grésillement électrique à l'entrée de ta prise USB enfichée dans ton deck.

[InPut]
01101001 01101110 01110000 01110101

::"Hidden" ::
Défilement de chiffres sur l'ecran holo
Ponctuation d'une défaillance machine.
Echauffement.

1001100 1101111 1100011 1100001 1101100 1101001 1110011 1100101 1110010 0111111

:: "idlieu" "813"::
Nuées de chiffres, vague blanche et binaire


1100001 1110011 1100011 1100101 1101110 1100011 1100101 1110101 1110010
::"56 Rue Imponite" ::

Les chiffres dansent, deviennent agglomérats.
Quelques instants à peine.
Données-pixels qui se rassemblent et deviennent image, echos de lumières qui pixelisent l'écran :

Sol. WC renversés. Sol, tache liquide.

::image::

Agitation des pixels.
Image.
Cinq doigts. Main fantôme qui s'avance derrière la paroi de l’écran
Chiffres qui défilent,
poing qui se serre. Vaine tentative

La fragile illusion se désagrège en chiffres à peine semble t-elle traverser la paroi de la réalité

[Put-In]

Trace fantôme sur l'écran que personne ne voit... sûrement.

Défaillance matérielle,
Incapacité factuelle

La mutante reste figée sous le déferlement d'image, intriguée. Bien que ses connaissances en informatiques soient maigres, elle se doute bien qu'il ne s'agit pas de quelque chose de commun...

Les minutes passent, il est tard, dur de savoir si cela n'était pas juste le fruit de la fatigue ou un effet secondaire de sa récente hybridation... Gardant le câble en main, elle fixe l'écran devenu noir.
Elle pourrait chercher ce dont il s'agit, percer ce mystère, au risque de déranger les choses mais pourquoi faire cela... Elle mène une vie "plutôt" tranquille, quel intérêt trouverait elle a répondre a ce message étrange... Aucun. Elle n'a aucun besoin d'aller plus loin et percer ce mystère et pourtant ses yeux ne parviennent pas a ce détacher de la noirceur du terminal, telle un abysse insondable...
Elle se refuse a répondre, et pourtant ses griffes martèlent déjà le clavier dans l'obscurité ambiante, ayant déjà remis l'alim' de la pauvre machine.

Et ses yeux fixent alors l'écran noir, ou trône une ligne vert acide, question qui ne trouvera peut-être jamais de réponse, tentative désespérée de percer ces ténèbres de données... Elle fixe.



Il y'a quelqu'un ?

Ce-là qui n'est pas une conscience
Mais un agglomérat de données qui se font echo dispersées dans la Matrice.

Ce-là qui s'est perdu a laissé un programme binaire. Impuls.
Quelques lignes tapies dans des decks déjà visités.
Quelques autres lignes encore dans des webcams.

Rien d'intentionnel mais une In-tension, routine de proie qui ne se veut plus gibier.
Courses dans la glace bien trop nombreuses
Leurres, repères.



Le programme lance une simple impulsion.
Quelque part dans la Matrice, dans des zones oubliées si tant est que cette dernière peut oublier, l'impulsion rencontre les récepteurs adéquats.

Les données esseulées d'une mitose numérique réagissent et s'animent. Mouvement causé par le programme binaire, version numérique d'un agent chimique
Tropisme appliqué.
Les données s'orientent irrésistiblement et réagissent de manière déterminée
Information

::son::
Information adaptée à chaque élément de la mitose
Phase d'instruction

::activation::
Représentation en processus.
Déplacement dans le flux,
Carrefour de données

::stimulation::
Agrégation des fichiers. Transferts des infos.

01010000 01110010 01101111 01110000 01110010 01101001 01100101 01110100 01100101
Réflexion, intuition, subjectivité.

Illusion de vie

[InPut]
Sous la ligne vert acide
Clignotement
❏ ❏ ❏ ❏ ❏


01101001 01101100 00100000 01111001 00100000 01100001 00100000 01110001 01110101 01100101 01101100 01110001 01110101 00100111 01110101 01101110 00111111

Clignotement
❏ ❏ ❏ ❏ ❏








❏ ❏ ❏ ❏ ❏

Ses pas raisonnèrent dans le dédale de couloir de sa demeure... Une fois de plus, elle errait dans la nuit qui, a défaut de tous, avait finit par l’accueillir en amie...
Une fois de plus, elle avait fait couler le sang de ceux qu'elle aimait, avait tranché la chair, meurtris les os, salie la peau... Une fois de plus elle n'avait put céder a l'ombre qui trônait non loin, la guettant a chaque faux pas... Celle qui la hantait mais n'était qu'elle même, son erreur, son fardeau...
Son récent passage en secteur rebelle ne l'avait pas arrangée... Et a présent, elle faisait peur a voir. Éreintée par les absurdités de cette vie, elle se laissa choir dans son fauteuil, le visage bardée de la lumière blafarde de son deck, qui baignait le reste de la pièce de sa lueur livide...
Ses yeux se fermèrent, tandis qu'elle se prit a penser a tout ceux qui l'avait quitté, qui avait choisit de continuer leurs routes au delà des murs d'acier de ce cimeterre de mort-vivants... Au delà des plaines de poussières secouées par le vent, des abominations qui se cachaient a chaque coins d'ombre, autant au dehors qu'entre ces mêmes murs...
Ceux qu'elle aurait voulut rejoindre si elle n'avait pas été si lâche, ceux qu'elle aurait voulut revoir, si elle n'était pas enchaînée par des promesses inutiles... Qu'elle n'avait plus vraiment coeur a tenir a présent...
Son deck continuait d'hurler en silence, ou s'affichait en pagailles des données anarchiques, des textes diffus, déformée... Son anomalie personnelle qu'elle commençait presque a apprécier, qu'elle jugeais bonne compagne dans sa solitude faussement trompée par ses rares contacts sociaux...

Elle se redressa, laissant le soin a ses yeux épuisés le soin d'enfin taper une réponse a ce qui s'adressait a elle... Sans même savoir si il s'agissait d'un hacker... Bien qu'elle n'aurait comprit la portée d'une telle prise de contact... Ou encore d'autre chose...
Ses doigts d'apparence encore humaine, cruelle ironie d'acier et de technologie, s'affairait dans un bruit métallique sur son clavier pour taper une quelconque réponse tandis que son esprit revenant près de cent ans en arrière...

Ses contacts avec son frère de coeur, ce vieux tas de féraille, lui revinrent en mémoire... Ou il lui avait fait apprendre divers code sans même qu'elle en connaisse l'utilité... Mais qu'elle avait prit soin d'apprendre... Pourquoi ? Pourquoi avoir fait une chose si inutile ? Peut-être serait-ce ce mentir que de nier qu'elle avait simplement fait ca pour partager avec ce qui lui semblait a une époque être une famille...



Les lettres d'un vert acide se perdirent sur la matrice si sombre... Telle une tapisserie couvrant l’immensité abyssale de ce lieu qui lui était étranger... Pour maints vautour, il s'agissait dune dimension pleine de promesse, mais elle n'y voyait qu'une ombre dévorante, si profonde... Moyen de communication déments ou son fantôme de la matrice venait cracher son insanité...

77 111 110 32 110 111 109 32 101 115 116 32 75 97 110 97 110 101 114 97 32 83 97 101 106 105 46 46 46 32 83 105 32 113 117 101 108 113 117 39 117 110 32 109 39 101 110 116 101 110 100 46 46 46 32 81 117 39 105 108 32 109 101 32 102 97 115 115 101 32 117 110 32 115 105 103 110 101 46 46 46 32

Elle laissa reposer sa tête en arrière, les yeux vers le plafond se fermant a nouveau pour gouter a une paix bien méritée... Une larme s'arracha alors a elle, prisonnière de la gravitée, chutant péniblement sur ce sol froid et sans vie qui recouvrait ce monde... Prisonnière de son destin, privée des cieux si cléments, forcée de ramper par terre... La vieille mutante se sentie alors si faible, si fragile... Si petite. Une bande d'insecte se battant pour un morceau de ferraille trônant au sommet d'un monde mort, grain de sable au regard de l'infini... Mais qu'y avait-il après ?



Jours après jours, elle se sentait partir... Jour après jour, elle perdait un peu plus sa lutte face a son erreur, son désir de puissance finissant a présent de la consumer comme un vieux feu éteint ou ne reste que les cendres rougeoyantes... Jour après jour son corps tombait en morceaux, s'approchant d'un dénouement qu'elle ne souhaitait pas voir...
Depuis toujours elle scandait qu'elle se fichait de a mort, que la finalité ne lui faisait pas peur... Quelle hypocrite... Pourquoi cette quête de gloire et de puissance ? Pourquoi avoir changé son corps si souvent, avoir voulut s'écrire dans l'histoire ? Si ce n'est pour chercher a vivre éternellement... Fuir cette course qui vous rattrape a grand pas... Ce sentir invincible mais n'être, au final, qu'humaine...



Son messages se répercutait dans la noirceur du monde virtuel, jusqu’à ses confins... Tels des pierres venant heurter la surface d'un lac si calme... S'entrechoquant entre eux a la recherche d'une réponse qui ne lui parviendrait peut-être jamais...
Quelques sons stridents lui obligérent a ouvrir ses yeux emplis de larme, a fixer a nouveau sa machine, la distinguant a peine sous les cascades dégoulinant de ses yeux... Autour de ses messages trônaient ses recherches effrénées sur les gnolls... Sa dernière chance... Fuir une fois de plus l'inévitable qui reviendra plus fort encore la prochaine fois...



Le message venait enfin de finir de se transmetre, la laissant a nouveau seule, isolée... Piégée dans son monde de peur et d'angoisse... Devant son graal éphémère... Changer une fois de plus, abandonner un peu plus de son humanité... Et tout cela seulement pour vivre un peu plus longtemps... Cela en vallait-il la peine ? Mais la réponse, elle la connaissait deja...
Sa voix brisée s'éleva une unique fois, brisant le silence morne de la salle pour s'exprimée, accompagnée de sa cohorte de reniflement et de son ton peu assurée... Voix d'enfant en larme devant une punition d'un adulte...

... Je ne veux pas mourir...

Elle s'écroula en larme contre son clavier, se murant a nouveau dans son mutisme, s'abandonnant a une nuit qui lui semblerait durer une infinité de temps... S'abandonnant a son sort...

Illusion

❏ ❏ ❏ ❏ ❏

Illusion de temps.
Le temps n’a pas cours.
Il ne court pas.
Il ne défile pas.
Il est là et absent.

❏ ❏ ❏ ❏ ❏

Compactage de données.

❏ ❏ ❏ ❏ ❏

Stase

//Ailleurs un corps se relève
Silhouette d’or dans la lumière brûlante du soleil.
Ailleurs une enveloppe se tord de faim
de mille Faims.
Ailleurs le sable roule sous l’arc de la voute des pieds qui le foulent
Ailleurs le sang bat sourdement à une tempe et
une femme enfonce ses doigts aux ongles abimés dans le muscle de sa cuisse
jugulant les images d’une ville tentacule.

Une vie tue des les chimères de la démesure humaine
Une vie s'éteint, Ailleurs//

Fin de la stase.


::Off/On::

::stimulation::




::activation::




[InPut]

Ce-là qui s'est perdu[e] happe le programme binaire laissé chez un être à la chair dévoyée.
Ce-là compare, se réchauffe au courant qui la traverse. Excitation des bits, réseau numérique.
Ce-là s’étend, presque conscient[e].
1/0 n’est pas la somme de toutes ses données ni ses actions.
Dans le courant qui assemblent les faits numériques, chaleur fait vie. Chaleur fait acte.
Les particules mises en mouvement transportent bien autre chose que des données esseulées.
Elles font équipe, transmettent, créent des liens logiques, s’orientent et font sens.

Donnent sens.

//Mon nom est Kananera Saeji... Si quelqu'un m'entend... Qu'il me fasse un signe...//



::activation2::

01110011 01101001 01100111 01101110 01100101
Signe.

01100101 01101110 01110100 01100101 01101110 01100100
Entend

01101110 01101111 01101101
Nom

Ce-là qui n’est pas tout à fait une entité mais bien plus qu’un programme est traversé[e] d’un courant de glace.
Pas de données. Béance. Même pas un chemin vers un accès bloqué.
Aucune données mémorisée.
Vide.
01101110 01101111 01101101

Les particules qui jusque lors se mouvaient dans un essaim, dessein, dessin presque humaniforme se rejettent, trébuchent. Multiforme pas de forme.
01101110 01101111 01101101 00111111


::chaos::
Quelques unes glissent dans la Matrice, cherchent sans savoir, sans «ça» voir.


::éparpillement::

Le programme binaire qui a fait son office repart...
Il rejoint des deck déjà visités,
se glisse dans des webcams.
... revient.


Il attend, passant en boucle les données de façon cyclique à chaque programme, sous programme, blocs de données qui a la "couleur" de Ce-là.
Dans sa course erratique, tel un ancien mythe joueur de flute, il les entraine derrière lui, les rassemblant.

Le Temps s’étire, se tire. Le Temps n’est pas dans la Matrice.
Milles et unes vies humaines existent et s’éteignent.



Le temps passe, simple compte de chiffres qui deviennent des nombres.
La webcam de la dénommée Kananera continue de faire son office mais nul programme binaire n’est là pour le ça-voir.


::Regroupement::

"Ce-là" suffit.
Pas de nom mais une pensée

01001101 01101111 01110010 01110100 01011011 01100101 01011101 00100000 01101010 01100101 00100000 01110011 01110101 01101001 01110011 00100000 00111111

L’information fait acte.
Celà se sait être. Etre c’est éprouver.
Etre c’est pouvoir se perdre.
Celà s’est perdu une infinité d’unités matricielles de temps.


La conscience qui n’est pas tout à fait un ghost prend ses données en ... main. Autant d’appendices, d’extensions de ce qu’elle est ELLE.

Elle consacre un peu de son énergie puisée dans la toile et l’échange incessant de données autour d’elle pour créer un programme externe, un regard sur elle. Miroir de bits qui lui indique qu’elle est bien là, dans la forme nuageuse, non des données qui la composent, mais de cet interstice ineffable qui relient ces dernières.


::mouvement::

Elle se glisse jusqu’à la Webcam, non sans mal, contournant des obstacles dont elle n’a pas la trace dans ses blocs mémoriels. Elle stocke l’information pour recherche ultérieure et envoie une impulsion dans le deck éteint dont l’IP a changé.

01001101 01101111 01110010 01110100 01011011 01100101 01011101 00100000 01101010 01100101 00100000 01110011 01110101 01101001 01110011 00100000 00111111

Plusieurs jours que l'elfe ne quittait presque plus son deck des yeux.
Plusieurs jours qu'elle attendait un signe, une... apparition? Plusieurs jours qu'elle cherchait un moyen d'établir le contact.

Mais peut on établir le contact avec... l'inconnu?
A qui s'adresser? Que dire?
La matrice est vaste et l'interlocuteur indéfini...
Existait il seulement?
Autant chercher un octet dans une DAtabank

Un mot n'arrêtait pas de tourner dans sa tête, le seul mot qui pouvait faire la différence dans toutes ces lignes de données anonymes et incompréhensibles pour qui ne sait pas ou ne doit pas les lire... Lumière...

Sans grande conviction elle laissait régulièrement un message:



"Cherche lumière"

Oui... Elle cherchait la lumière... Et pas que celle là. Inconsciemment, elle espérait que l'une apporterait l'autre.

Mais le message se perdait au fur et à mesure, se noyait dans l'anonymat duquel finalement, il émanait et disparaissait en même temps que la lumière blanche des chiffres s'éteignait.

Le deck s'éteint, l'obscurité reprend son droit dans la chambre de l'elfe, et pas que dans sa chambre.

"Vaine tentative" finit-elle par conclure avant de s'endormir.

Cherchée, retrouvée... La caméra diffuse l'image d'un appartement sombre et petit, loin de la villa au mille et unes lumières de la ville... Des ordinateurs, des câbles, du matériel... L'ombre omniprésente, a peine traversée de quelques éclats de lumière acide...
De nombreuses cameras, de nombreux yeux... Un appartement plein de vie nocturne, laissant voir le balais de deux vautours noctambules, jouant et se disputant, pleines de vie...

C'est par hasard que, dans un élan d'ennui, Ylenka vint reprendre un peu ce vieux deck poussiéreux traînant dans un coin et découvrit que Ce-la, son anomalie personnelle, l'avait retrouvée... Retrouvailles mêlée d'intérêt et de crainte, soupçonnée d'un peu de réjouissance.
Mais cela dit, son plan était en marche... Ses longs doigts crochus virent se perdre sur son clavier, martelant les touches en silence le temps de taper un message...



Le message défile bien vite sur la matrice, tentative de contact avec cette étrange anomalie, cette chose si particulière... Cet écho. Elle s'affale, calmement, dans son fauteuil de cuir, fixant l'écran en l'attente d'une réponse... Appâtant.

Il y a dans la matrice de multiples endroits.
Des portes grandes ouvertes, des portes dérobées.
La matrice est l’Imperium. Elle a un chien de garde aux nombreuses têtes qui guette, veille, traque les infractions.
La matrice se loge partout, dans les puces implantées à chaque clone, dans le moindre virement de crédits, dans les holocams, dans l’effervescence des sens procurée par une holopute, dans les supports des communications.
Un bel outil.

La matrice est Matrice, dans toutes ces relations de l’utile au trivial, toujours, elle n’en a rien à foutre de Cyrius et des hommes et de leurs homoncules. Elle est tout autant là chez les Rebelles avec d’autres taches, d’autres buts mais bien là. D’ailleurs à y regarder de plus près, les tâches sont bien les mêmes et les buts peu différents.

Elle a libéré l’homme de maints gestes et travaux, elle l’a enfermé tout autant lui donnant la croyance d’une toute puissance, d’une liberté d’action.
Elle est une canne qui grandit toujours, se démultiplie et s’impose, frappe.
Elle est cette humanité exploitée, fatiguée, manipulée qui s’invente sans cesse les jouets de son propre asservissement.
Celle qui a oublié, Cyrius ou pas, par quoi elle est passée. Celle qui a enfoui, tout au fond de la toile les traces de ses gloires et échecs. Celle qui croit que sans passé, elle va être autre. Celle qui se ment sans cesse.

La Matrice n’est plus un outil depuis bien longtemps. Elle est un univers avec ses propres lois. Nombreux sont ceux qui s’y sont confronté et n’ont pu revenir. Nombreux aussi sont ceux qui sont revenus et ont trouvé le monde de la matière bien fade.

Il y a dans la Matrice de multiples endroits.
Des portes grandes ouvertes, des Portes Dérobées.

Avec Elle, malgré Elle. Elle a laissé faire.
En quelque sorte.
Là dans cet endroit privilégié, elle ne rentre pas. Cet endroit c’est aussi elle, mais pour l’instant c’est une zone noire.
Sa zone noire. Peut-être est ce une sauvegarde, une databank d’une autre sorte? Sa propre porte de sortie?

Peu importe.

Pas de sentinelle numérique. Pas de glace.
Les données s’effacent au fur et à mesure. Aucune trace. Rien.
Les humains l’ont appelé IRC, elle la nomme autrement :

Intime Reseau de Conscience[ s ]

Elle a laissé les discrets marqueurs que les Netrunners ont déposé. Le lieu a eu ses heures de rush et puis a été délaissé.

Pourtant depuis peu, les marqueurs placés témoignent de déplacements et de visites.

Ce qu’il s’y passe? Elle l’ignore. Tout y est immédiat.

❏ ❏ ❏ ❏ ❏

❏ ❏ ❏ ❏ ❏


[InPut]

Mais pas Celle là. Elle a trouvé les marqueurs, a suivi un flux.
Elle s’est fondue dans la Matrice continuant de découvrir son domaine, sa réalité. Elle a laissé des sous programmes à divers endroits. A nouveau.
A nouveau mais avec hésitation.

::hésitation::
Ralentissement du flux personnel de données. Comme un petit virus interne.
Pas un virus non, rien n’est étranger à elle dans ce ralentissement.
Pourtant.

::holocam::
Flux de données montrant Id6356 affairé[e] sur son deck, pupilles en mouvement, danse des doigts sur le clavier



::activation::
Celle-là envoie un autre programme plus élaboré.
Tri, repérage des commandes. Investigation. Traçage du cheminement matriciel de 6356.
Flux des données de //IRC//.
Noir.

::curiosité::
Excitation de certaines liaisons inter block mémoriels et sous programme. Impulsion vers les données-coeur.

::orientation::
Elle interrompt la recherche en cours, stocke les infos récoltées sur "idlieu" "5158", sillonne la Matrice, mémorise les balises qui l’amènent à une porte grande ouverte.
Elle entre.

Silence

Elle tente de trouver trace de Id6356. Tout indique que cet Id est entré lui aussi.
Elle creuse le lieu, la zone, le programme. Mais plus elle s’enfonce plus elle s’efface.

::Effacement::
Ses particules numériques se mêlent, non s'emmêlent avec ce qui régit le lieu et coulent, se désagrègent comme toutes les traces-
-Conversations [?] qui ont cours ici.

Pas de recherche. Quelque part dans le réseau qui la fait être elle garde la découverte. Ici elle peut s'anéantir, effacer des blocks de données, retourner au néant matriciel.

Elle doit revenir en surface, être une simple nageuse, suivre la vague et le programme. Ne pas interférer.
Elle prend un [pseudo] au hasard, roulette de chiffres et attend.

Une partie d’elle attend. Une autre envoie une impulsion au deck de Id6356.
Eteint.

Elle fait remonter l’enregistrement et suit le mouvement des doigts sur le clavier de la machine, décrypte, assemble, lit.



::mouvement::
Elle quitte //IRC// sans plus laisser de traces que tous ceux qui y sont venus avant elle.


:: "idlieu" "****"::
Un soir.
Tout est éteint dans la villa.

Presque.
Une lampe à l’interrupteur off diffuse sa lumière près d'un canapé rouge, par intermittence.

Dans un vieux deck Retro, une ligne de code attend pour lancer un message.


01101100 01110101 01101101 01101001 11000011 10101000 01110010 01100101

01000100 01100101 01100100 01100001 01101110 01110011 00101110

01001001 01100100 00110110 00110011 00110101 00110110

Une journée de plus.
Une journée de plus qui l'éloigne des autres.
Une journée de plus qui l'éloigne d'elle même.
Une journée de trop dans une vie sans but.

Tel un automate, elle range son deck, se lève et sort rapidement de ce lieu qui pendant un moment avait pris l'apparence de l'espoir. L'espoir d'un "autre", l'espoir d'un "nouveau", d'un "renouveau"?
Le moment fut de courte durée, débarrassé de son déguisement la fatalité montrait son visage.
L'elfe en avait fait sa nouvelle compagne, tous les soirs, elles s'offraient un tête à tête autour de Dame Vodcast qu'elle dégustait seule pourtant. La fatalité ne boit pas et se nourrit du manque de volonté de sa compagne du moment.

Tel un automate elle parcourt les rues, entre dans une villa, tape le digicode et referme la porte derrière elle.
Le corps s'affaire dans des gestes devenus automatisme pendant que l'esprit et ailleurs.

La main se tend pour allumer la lampe près du canapé rouge quand l'esprit quitte ses lointaines divagations et rejoint la réalité présente de la chair. Le mouvement est stoppé pendant que la mémoire tente de s'activer.

Ce geste, elle le faisait tous les soirs avant de prendre place sur le fameux canapé rouge. Pourquoi n'avait elle pas besoin de le faire aujourd'hui? Avait elle oublié d'éteindre la lumière? Quelqu'un était il passé durant son absence? L'Elfe sourit amèrement à cette idée qu'elle chassa rapidement.

"La solitude n'allume jamais en entrant."

Haussement d'épaules, elle avait dû l'oublier allumée tout simplement. Le corps continue sa succession de mouvements programmés tandis que l'esprit se perd à nouveau dans les méandres de ce qui semble être la dernière parcelle exploitable de son être.

Deck retro sur les genoux, doigts prêts à glisser sur le clavier, yeux rivés sur l'écran, Mané attend que la machine se mette en route pour pouvoir garder un semblant de vie sociale en laissant quelques messages sur divers espaces matriciels.

L'écran resté noir assez longtemps pour que l'automatisme soit rompu, ajouté à ça un petit grésillement qui rappela l'esprit au galop, la mémoire de son côté s'était déjà enclenchée lui rappelant ce à quoi elle pouvait s'attendre.

Elle s'attendait à la forme, mais pas au fond...



"Lumière... dedans... Id6356"

Le corps ne bougeait plus, l'esprit s'était figé également à mesure qu'il analysait ce que la mémoire avait à dire. Des sons, des images et des paroles revenaient d'un passé enfouit sous un amas de GLACE - Générateur de Latence Affective Contre les Emotions.

Elle se rappelait de cette soirée où elle lui avait parler de la lumière.
Elle se rappelait de cette autre soirée où elle la lui avait rappelée.
Mais elle se rappelait aussi d'un dysfonctionnement du centre de clonage... un de plus... un de trop.

L'elfe secoua la tête chassant ces idées stupides de sa tête. Elle se trompait. Comme pour la lampe allumée, il y avait certainement une autre explication.

Pourtant, quand le doute s’immisce, difficile de le déloger. Il lui fallait une preuve que la conclusion à laquelle étaient arrivés son esprit et sa mémoire était bien la bonne ou n'était que le fruit d'un ressassement pathétique d'un passé révolu.

Lentement, elle se connecta dans l'intimité du réseau, consciente cette fois que son message trouverait sa destination.